Bataille de Soissons
Victoire décisive de Clovis sur Syagrius, dernier représentant de l'autorité romaine en Gaule. Clovis annexe le royaume de Soissons, marquant un tournant vers la formation du royaume des Francs.
~476 – 987
Naissance du royaume franc, conquêtes de Clovis, et batailles majeures telles que Poitiers (732), marquant l'arrêt décisif de l'expansion musulmane en Europe.
Victoire décisive de Clovis sur Syagrius, dernier représentant de l'autorité romaine en Gaule. Clovis annexe le royaume de Soissons, marquant un tournant vers la formation du royaume des Francs.
La bataille de Tolbiac oppose Clovis Ier, roi des Francs saliens, aux Alamans, peuple germanique menaçant les frontières orientales du royaume franc. Selon Grégoire de Tours, Clovis, en difficulté pendant la bataille, invoqua le Dieu chrétien en promettant de se convertir s’il remportait la victoire. Cette victoire repousse durablement les Alamans et précède le baptême de Clovis, fondant le royaume chrétien franc.
Vers l'an 500, Clovis Ier, roi des Francs, intervient en Bourgogne à l'appel de Godegisèle, frère et rival du roi burgonde Gondebaud. S'appuyant sur cette alliance interne, Clovis lance une offensive contre Dijon, capitale burgonde. La campagne voit Gondebaud initialement défait : il abandonne Dijon et se replie vers Avignon, laissant la ville aux mains de Clovis et de Godegisèle. La victoire franque repose largement sur l'effet de surprise et la division interne du royaume burgonde, miné par la rivalité fratricide. Cet épisode marque une première grande intervention franque contre les Burgondes, annonçant de futures conquêtes.
Au printemps 507, les armées franques de Clovis Ier affrontent les Wisigoths du roi Alaric II près de Vouillé, au nord de Poitiers. La bataille oppose deux grandes puissances du sud-ouest de la Gaule : les Francs, soutenus par des contingents burgondes et gallo-romains, et les Wisigoths, maîtres de l’Aquitaine depuis Toulouse. Le choc frontal est décisif : Clovis tue Alaric II au cœur des combats, provoquant la panique et la fuite des Wisigoths. Cette victoire permet aux Francs de prendre rapidement possession de Toulouse, Bordeaux, et de s’imposer comme la principale puissance politique de la Gaule. Vouillé marque la fin de la domination wisigothe en Gaule et ouvre la voie à la réunification politique du pays sous l’autorité franque.
En juin 524, les armées franques, menées par les trois fils de Clovis – Clotaire Ier, Childebert Ier et Clodomir – poursuivent la conquête du royaume burgonde. Après avoir capturé et exécuté Sigismond, le roi légitime, les Francs affrontent l’armée de Godomar III, frère de Sigismond, près de Vézeronce en Isère. Le choc est violent : la bataille s’achève sur une défaite franque majeure, Clodomir y trouve la mort. Les Burgondes, galvanisés par la défense de leur territoire, infligent de lourdes pertes à leurs assaillants et préservent temporairement leur indépendance.
En 532, les rois francs Childebert Ier et Clotaire Ier poursuivent l’offensive contre le royaume burgonde. Les troupes franques investissent la ville stratégique d’Autun, dernier bastion important de la résistance burgonde, et écrasent les dernières forces fidèles à Godomar III. Face à la supériorité des assaillants et à la désorganisation de ses troupes, Godomar abandonne la ville et s’enfuit. Cette victoire scelle la fin de l’indépendance burgonde et annonce l’intégration de la région au royaume franc.
En 534, les rois francs Childebert Ier, Clotaire Ier et Théodebert Ier lancent une campagne coordonnée contre les derniers bastions du royaume burgonde. Grenoble, avec Lyon et Genève, figure parmi les dernières villes à tomber sous le contrôle franc. Aucune grande bataille rangée n’est rapportée : la supériorité numérique et politique des Francs entraîne la capitulation des dernières forces burgondes. Godomar III, dernier roi burgonde, disparaît alors des sources historiques. Cette campagne marque l’effacement définitif du royaume burgonde et son intégration dans la monarchie franque.
Vers 560, Chilpéric Ier, roi mérovingien de Neustrie, conduit une expédition militaire contre les Bretons de la région de Vannes, dirigés par le chef Waroch II. Ce dernier refuse de payer tribut et défie l’autorité franque. L’affrontement, mal documenté dans les sources, a probablement lieu en rase campagne ou en périphérie de la ville. Grâce à leur supériorité militaire et à une meilleure organisation logistique, les Francs l’emportent et contraignent Waroch à reconnaître la suzeraineté de Chilpéric.
En 593, dans le contexte des querelles dynastiques mérovingiennes, une armée neustrienne menée par Frédégonde au nom de son jeune fils Clotaire II affronte les troupes austrasiennes de Childebert II près de Tiffauges. L’affrontement, dont les détails restent mal connus, tourne à la catastrophe pour la Neustrie, dont l’armée subit de lourdes pertes. Cette bataille illustre l’ampleur des rivalités entre les héritiers de Clotaire Ier et la fragilité de l’unité politique du royaume franc.
En 687, la bataille de Tertry oppose l’armée austrasienne dirigée par Pépin de Herstal, maire du palais, aux forces neustriennes menées par Berchaire et le roi mérovingien Thierry III. Cette victoire éclatante de Pépin consacre la suprématie des maires du palais austrasiens, reléguant les rois mérovingiens à un rôle purement symbolique. Berchaire est capturé, et Thierry III doit reconnaître l’autorité de Pépin, qui devient le véritable maître du royaume franc.
Le 9 juin 721, Eudes d’Aquitaine remporte une victoire décisive sur l’armée omeyyade menée par Al-Samh ibn Malik al-Khawlani. Alors que Toulouse est assiégée depuis plusieurs semaines, Eudes rassemble une armée de secours et lance une attaque surprise contre les assaillants musulmans. Pris de court, les Omeyyades subissent une déroute complète : Al-Samh est mortellement blessé dans la mêlée et son armée se disperse. Cette victoire repousse l’expansion musulmane en Gaule pour plus d’une décennie et assure la survie et l’indépendance du duché d’Aquitaine face à la double menace omeyyade et franque.
En juin 732, l’armée omeyyade commandée par Abd al-Rahman al-Ghafiqi inflige une défaite dévastatrice au duc Eudes d’Aquitaine aux abords de Bordeaux. Pris de court, les Aquitains, numériquement très inférieurs et mal préparés, ne peuvent contenir l’offensive musulmane : Bordeaux est prise et livrée au sac. La victoire omeyyade permet à Abd al-Rahman de poursuivre sa progression vers le nord, ouvrant la route vers la Loire et précipitant la crise qui conduit à la bataille de Poitiers.
Le 25 octobre 732, Charles Martel arrête l’expansion de l’armée omeyyade commandée par Abd al-Rahman al-Ghafiqi lors d’une bataille majeure entre Tours et Poitiers. L’armée franque, solidement retranchée sur une position défensive, tient tête à plusieurs charges ennemies. La mort d’Abd al-Rahman au cœur de la mêlée entraîne la désorganisation et la fuite nocturne de l’armée omeyyade. Cette victoire marque un tournant symbolique et stratégique dans la résistance à l’expansion musulmane en Europe occidentale.
Au printemps 737, Charles Martel lance une grande campagne contre les possessions omeyyades en Septimanie et assiège Narbonne, place forte musulmane et porte d'entrée des invasions en Gaule. Malgré une série de victoires sur les cités voisines et l'encerclement de la ville, les défenseurs tiennent bon grâce à l'arrivée régulière de renforts par mer depuis Al-Andalus. Les Francs remportent plusieurs combats autour de la ville mais ne parviennent pas à s’en emparer. Face à de nouvelles menaces au nord, Charles Martel lève le siège à l’automne.
En 737, lors de sa grande expédition dans le sud de la Gaule, Charles Martel affronte une importante armée formée par les Omeyyades et leurs alliés locaux, notamment le chef berbère Uthman ibn Naissa, dit Munuza. Cette coalition tente de soulager Narbonne, alors menacée par les troupes franques. Charles Martel intercepte les forces musulmanes au niveau de la rivière de la Berre, un point stratégique proche de la Méditerranée. La bataille tourne à l’avantage des Francs, qui infligent de lourdes pertes à l’ennemi. Bien que Narbonne résiste toujours, cette victoire écrase l’armée de secours et consolide la domination franque sur une large partie de la Septimanie.
Au printemps 739, Charles Martel remporte sa dernière grande victoire contre une coalition musulmane et berbère dans la vallée de la Têt, près de Perpignan. Les Francs interceptent et écrasent les forces ennemies qui tentaient de défendre ou de ravitailler Narbonne. Cette victoire consolide l’isolement de la place forte musulmane et met un terme aux incursions musulmanes durables en Septimanie.
Au printemps 759, Pépin le Bref met fin à quarante ans d’occupation musulmane en Gaule en s’emparant de Narbonne, dernier bastion omeyyade en Septimanie. Grâce au ralliement des nobles wisigoths locaux, il parvient à isoler la garnison musulmane, puis prend la ville d’assaut. Cette opération marque la conclusion de la reconquête franque dans le sud de la Gaule.
Le 15 août 778, alors que Charlemagne se retire d’une campagne infructueuse en Espagne, l’arrière-garde de son armée est prise en embuscade dans le col de Roncevaux par les Vascons. L’attaque dévaste les troupes franques, tuant Roland, Eggihard, Anselme et la plupart de leurs hommes. L’événement, d’abord épisode tragique mais secondaire de l’histoire carolingienne, devient un mythe fondateur de la littérature médiévale avec la *Chanson de Roland*.
En 788, dans le contexte des troubles persistants au Pays basque après Roncevaux, Chorson, duc de Toulouse, conduit une expédition punitive contre les Vascons dans la vallée de la Bidassoa. Les Francs remportent une victoire tactique en terrain difficile, mais Chorson, trompé par une fausse négociation ou un traité de paix, est capturé dans une embuscade tendue par les Basques après la bataille.
Vers 790, Guilhem de Toulouse (Guillaume), comte de Toulouse et fidèle lieutenant de Charlemagne, repousse une incursion omeyyade dans les montagnes de Cerdagne, près de Llívia. Les Francs interceptent l’ennemi dans un défilé et remportent une victoire locale décisive, consolidant la frontière méridionale de l’Empire carolingien.
Le siège de Barcelone (800–801) est l’opération majeure de la poussée carolingienne au sud des Pyrénées. À l’automne 800, Louis le Pieux concentre une armée franque appuyée par des contingents goths de la marche de Gérone et de la Gothie. L’armée est répartie entre un corps chargé d’investir directement la ville, des groupes mobiles qui contrôlent les voies de renfort depuis Lérida et Saragosse, et une réserve qui sécurise l’arrière (Roussillon et lignes d’approvisionnement). Le wali Sa’dun al-Ruayni, maître de Barcelone, tente de rompre le blocus pour solliciter de l’aide, mais il est intercepté, ce qui prive la place d’une coordination extérieure. L’hiver 800-801 voit se durcir le blocus : destruction des ressources hors les murs, interdiction des sorties, usure des défenses par les engins de jet et par des travaux de siège. La pénurie s’installe dans la ville. Louis arrive pour la phase finale au début de 801 ; après plusieurs semaines de pression continue, la garnison accepte des conditions et capitule le 3 avril 801. L’entrée solennelle de Louis consacre la prise sans assaut général, symbolisant l’installation durable de l’autorité carolingienne sur la côte catalane.
En 824, une expédition carolingienne est envoyée dans les Pyrénées afin de reprendre le contrôle sur Pampelune, ville stratégique qui s'était affranchie de l'autorité franque. Dirigée par les comtes Aeblus (Ebles) et Aznar Sánchez, l’armée traverse les cols de la Navarre actuelle. Mais la troupe, formée d’hommes venus de Gascogne et d’Aquitaine, avance en terrain difficile et étroit. Dans le col de Valcarlos, les Vascons, alliés à des cavaliers musulmans de Pampelune, tendent une embuscade. L’armée franque est encerclée et écrasée : Aeblus est capturé et envoyé prisonnier à Cordoue, tandis qu’Aznar est libéré en raison de ses liens familiaux avec la noblesse basque. Cette déroute, comparée par les chroniqueurs à celle de Roncevaux en 778, met en lumière la fragilité du contrôle carolingien sur la haute Navarre.
Le 25 juin 841, la plaine de Fontenoy-en-Puisaye devient le théâtre d’un affrontement majeur entre les fils de Louis le Pieux. Charles le Chauve, roi de Francie occidentale, et Louis le Germanique, roi de Francie orientale, y affrontent leur frère aîné, l’empereur Lothaire Ier, allié à Pépin II d’Aquitaine. La bataille est l’une des plus sanglantes du IXe siècle : selon les chroniqueurs, elle provoque des milliers de morts dans les deux camps. Après un combat acharné, Charles parvient à enfoncer le flanc droit de Lothaire, tandis que Louis, d’abord repoussé, reprend l’avantage grâce à la cohésion de son infanterie. Lothaire finit par battre en retraite vers Aix-la-Chapelle. Cette victoire militaire, acquise au prix d’énormes pertes, scelle l’alliance Charles-Louis et prépare le triomphe politique qui conduira au traité de Verdun deux ans plus tard.
Le 22 novembre 845, Charles le Chauve affronte l’armée de Nominoë près de Ballon, non loin de Redon. Le souverain franc cherche à réaffirmer son autorité sur la Bretagne, province de plus en plus autonome depuis que Nominoë, ancien missus dominicus de l’empereur Louis le Pieux, a pris le pouvoir et rassemblé les Bretons sous sa bannière. L’affrontement se déroule dans un environnement difficile, composé de zones marécageuses et boisées. Les Francs, supérieurs en nombre mais handicapés par la lourdeur de leur cavalerie, sont surpris par la mobilité des troupes bretonnes. Après plusieurs heures d’attaques éclairs et de harcèlement, les lignes franques cèdent et Charles est contraint de battre en retraite. La bataille de Ballon est considérée comme la première grande victoire de l’armée bretonne face aux Carolingiens et comme le point de départ de la reconnaissance d’une quasi-indépendance bretonne.
Le 2 juillet 866, Robert le Fort, comte de Tours et marquis de Neustrie, engage une coalition de Vikings et de Bretons dans la région de Brissarthe, au nord d’Angers. Les envahisseurs, qui ravageaient régulièrement la vallée de la Loire, s’étaient établis dans un camp fortifié après une incursion. Robert rassemble ses forces et attaque par surprise. Le combat est acharné : les Francs parviennent à repousser les assaillants et à infliger de lourdes pertes aux Vikings. Toutefois, Robert est mortellement blessé lors de l’affrontement, ce qui donne à la bataille une portée tragique malgré son issue favorable pour les Francs. La victoire empêche de nouvelles incursions immédiates en Anjou et renforce la réputation militaire de la lignée robertienne.
Le 3 août 881, les rois Louis III et Carloman II, jeunes héritiers carolingiens, rassemblent une armée franque pour affronter une puissante bande viking qui dévastait la Picardie. Les envahisseurs, formés de contingents danois itinérants, avaient mené une série de raids meurtriers dans la vallée de la Somme. L’affrontement, livré près de Saucourt-en-Vimeu, prend la forme d’une bataille rangée extrêmement sanglante. Les troupes franques, disciplinées et coordonnées, parviennent à submerger l’ennemi après de violents échanges. Les sources contemporaines, notamment le poème héroïque *Ludwigslied*, exagèrent peut-être les chiffres, mais évoquent la mort de plusieurs milliers de Vikings sur le champ de bataille. Cette victoire est considérée comme l’un des plus grands succès militaires carolingiens contre les envahisseurs scandinaves.
En 888, Alan Ier, duc de Bretagne, rassemble une vaste coalition bretonne pour affronter une puissante armée viking qui menaçait de s’implanter durablement dans la région. La bataille, livrée à Questembert dans le Morbihan, oppose plusieurs milliers de guerriers bretons à une force scandinave équivalente ou supérieure. Selon les chroniques, le choc est d’une rare intensité et se solde par un véritable désastre pour les Vikings, dont une grande partie est massacrée sur le champ de bataille. Les sources médiévales, souvent exagérées, avancent le chiffre de 15 000 morts, mais il est certain que les pertes furent considérables. Cette victoire décisive consacre Alan comme le défenseur et l’unificateur de la Bretagne face aux envahisseurs nordiques.
Alors que les Vikings assiègent Chartres, les troupes franques menées par Robert Ier effectuent une sortie audacieuse, appuyée par l’arrivée des forces royales. L’armée viking est mise en déroute.
La bataille de Conquereuil, survenue le 27 juin 992, oppose Foulques Nerra, jeune comte d’Anjou, au puissant duc de Bretagne Conan Ier, dans un affrontement décisif pour la suprématie sur les marches entre leurs deux territoires. Bien que moins expérimenté, Foulques mène une armée disciplinée et applique une stratégie astucieuse qui compense l’équilibre des forces. La bataille est féroce, les deux camps étant composés d’hommes en armes à pied et à cheval. Grâce à une manœuvre de repli simulé suivie d'une embuscade, les Angevins prennent l'avantage. Le duc Conan Ier est tué dans la mêlée, scellant la victoire de Foulques Nerra.
486
Victoire décisive de Clovis sur Syagrius, dernier représentant de l'autorité romaine en Gaule. Clovis annexe le royaume de Soissons, marquant un tournant vers la formation du royaume des Francs.
vers 496
La bataille de Tolbiac oppose Clovis Ier, roi des Francs saliens, aux Alamans, peuple germanique menaçant les frontières orientales du royaume franc. Selon Grégoire de Tours, Clovis, en difficulté pendant la bataille, invoqua le Dieu chrétien en promettant de se convertir s’il remportait la victoire. Cette victoire repousse durablement les Alamans et précède le baptême de Clovis, fondant le royaume chrétien franc.
vers l'an 500
Vers l'an 500, Clovis Ier, roi des Francs, intervient en Bourgogne à l'appel de Godegisèle, frère et rival du roi burgonde Gondebaud. S'appuyant sur cette alliance interne, Clovis lance une offensive contre Dijon, capitale burgonde. La campagne voit Gondebaud initialement défait : il abandonne Dijon et se replie vers Avignon, laissant la ville aux mains de Clovis et de Godegisèle. La victoire franque repose largement sur l'effet de surprise et la division interne du royaume burgonde, miné par la rivalité fratricide. Cet épisode marque une première grande intervention franque contre les Burgondes, annonçant de futures conquêtes.
printemps 507
Au printemps 507, les armées franques de Clovis Ier affrontent les Wisigoths du roi Alaric II près de Vouillé, au nord de Poitiers. La bataille oppose deux grandes puissances du sud-ouest de la Gaule : les Francs, soutenus par des contingents burgondes et gallo-romains, et les Wisigoths, maîtres de l’Aquitaine depuis Toulouse. Le choc frontal est décisif : Clovis tue Alaric II au cœur des combats, provoquant la panique et la fuite des Wisigoths. Cette victoire permet aux Francs de prendre rapidement possession de Toulouse, Bordeaux, et de s’imposer comme la principale puissance politique de la Gaule. Vouillé marque la fin de la domination wisigothe en Gaule et ouvre la voie à la réunification politique du pays sous l’autorité franque.
juin 524
En juin 524, les armées franques, menées par les trois fils de Clovis – Clotaire Ier, Childebert Ier et Clodomir – poursuivent la conquête du royaume burgonde. Après avoir capturé et exécuté Sigismond, le roi légitime, les Francs affrontent l’armée de Godomar III, frère de Sigismond, près de Vézeronce en Isère. Le choc est violent : la bataille s’achève sur une défaite franque majeure, Clodomir y trouve la mort. Les Burgondes, galvanisés par la défense de leur territoire, infligent de lourdes pertes à leurs assaillants et préservent temporairement leur indépendance.
532
En 532, les rois francs Childebert Ier et Clotaire Ier poursuivent l’offensive contre le royaume burgonde. Les troupes franques investissent la ville stratégique d’Autun, dernier bastion important de la résistance burgonde, et écrasent les dernières forces fidèles à Godomar III. Face à la supériorité des assaillants et à la désorganisation de ses troupes, Godomar abandonne la ville et s’enfuit. Cette victoire scelle la fin de l’indépendance burgonde et annonce l’intégration de la région au royaume franc.
534
En 534, les rois francs Childebert Ier, Clotaire Ier et Théodebert Ier lancent une campagne coordonnée contre les derniers bastions du royaume burgonde. Grenoble, avec Lyon et Genève, figure parmi les dernières villes à tomber sous le contrôle franc. Aucune grande bataille rangée n’est rapportée : la supériorité numérique et politique des Francs entraîne la capitulation des dernières forces burgondes. Godomar III, dernier roi burgonde, disparaît alors des sources historiques. Cette campagne marque l’effacement définitif du royaume burgonde et son intégration dans la monarchie franque.
vers 560
Vers 560, Chilpéric Ier, roi mérovingien de Neustrie, conduit une expédition militaire contre les Bretons de la région de Vannes, dirigés par le chef Waroch II. Ce dernier refuse de payer tribut et défie l’autorité franque. L’affrontement, mal documenté dans les sources, a probablement lieu en rase campagne ou en périphérie de la ville. Grâce à leur supériorité militaire et à une meilleure organisation logistique, les Francs l’emportent et contraignent Waroch à reconnaître la suzeraineté de Chilpéric.
593
En 593, dans le contexte des querelles dynastiques mérovingiennes, une armée neustrienne menée par Frédégonde au nom de son jeune fils Clotaire II affronte les troupes austrasiennes de Childebert II près de Tiffauges. L’affrontement, dont les détails restent mal connus, tourne à la catastrophe pour la Neustrie, dont l’armée subit de lourdes pertes. Cette bataille illustre l’ampleur des rivalités entre les héritiers de Clotaire Ier et la fragilité de l’unité politique du royaume franc.
687
En 687, la bataille de Tertry oppose l’armée austrasienne dirigée par Pépin de Herstal, maire du palais, aux forces neustriennes menées par Berchaire et le roi mérovingien Thierry III. Cette victoire éclatante de Pépin consacre la suprématie des maires du palais austrasiens, reléguant les rois mérovingiens à un rôle purement symbolique. Berchaire est capturé, et Thierry III doit reconnaître l’autorité de Pépin, qui devient le véritable maître du royaume franc.
9 juin 721
Le 9 juin 721, Eudes d’Aquitaine remporte une victoire décisive sur l’armée omeyyade menée par Al-Samh ibn Malik al-Khawlani. Alors que Toulouse est assiégée depuis plusieurs semaines, Eudes rassemble une armée de secours et lance une attaque surprise contre les assaillants musulmans. Pris de court, les Omeyyades subissent une déroute complète : Al-Samh est mortellement blessé dans la mêlée et son armée se disperse. Cette victoire repousse l’expansion musulmane en Gaule pour plus d’une décennie et assure la survie et l’indépendance du duché d’Aquitaine face à la double menace omeyyade et franque.
juin 732
En juin 732, l’armée omeyyade commandée par Abd al-Rahman al-Ghafiqi inflige une défaite dévastatrice au duc Eudes d’Aquitaine aux abords de Bordeaux. Pris de court, les Aquitains, numériquement très inférieurs et mal préparés, ne peuvent contenir l’offensive musulmane : Bordeaux est prise et livrée au sac. La victoire omeyyade permet à Abd al-Rahman de poursuivre sa progression vers le nord, ouvrant la route vers la Loire et précipitant la crise qui conduit à la bataille de Poitiers.
25 octobre 732
Le 25 octobre 732, Charles Martel arrête l’expansion de l’armée omeyyade commandée par Abd al-Rahman al-Ghafiqi lors d’une bataille majeure entre Tours et Poitiers. L’armée franque, solidement retranchée sur une position défensive, tient tête à plusieurs charges ennemies. La mort d’Abd al-Rahman au cœur de la mêlée entraîne la désorganisation et la fuite nocturne de l’armée omeyyade. Cette victoire marque un tournant symbolique et stratégique dans la résistance à l’expansion musulmane en Europe occidentale.
printemps-automne 737
Au printemps 737, Charles Martel lance une grande campagne contre les possessions omeyyades en Septimanie et assiège Narbonne, place forte musulmane et porte d'entrée des invasions en Gaule. Malgré une série de victoires sur les cités voisines et l'encerclement de la ville, les défenseurs tiennent bon grâce à l'arrivée régulière de renforts par mer depuis Al-Andalus. Les Francs remportent plusieurs combats autour de la ville mais ne parviennent pas à s’en emparer. Face à de nouvelles menaces au nord, Charles Martel lève le siège à l’automne.
737
En 737, lors de sa grande expédition dans le sud de la Gaule, Charles Martel affronte une importante armée formée par les Omeyyades et leurs alliés locaux, notamment le chef berbère Uthman ibn Naissa, dit Munuza. Cette coalition tente de soulager Narbonne, alors menacée par les troupes franques. Charles Martel intercepte les forces musulmanes au niveau de la rivière de la Berre, un point stratégique proche de la Méditerranée. La bataille tourne à l’avantage des Francs, qui infligent de lourdes pertes à l’ennemi. Bien que Narbonne résiste toujours, cette victoire écrase l’armée de secours et consolide la domination franque sur une large partie de la Septimanie.
printemps 739
Au printemps 739, Charles Martel remporte sa dernière grande victoire contre une coalition musulmane et berbère dans la vallée de la Têt, près de Perpignan. Les Francs interceptent et écrasent les forces ennemies qui tentaient de défendre ou de ravitailler Narbonne. Cette victoire consolide l’isolement de la place forte musulmane et met un terme aux incursions musulmanes durables en Septimanie.
printemps 759
Au printemps 759, Pépin le Bref met fin à quarante ans d’occupation musulmane en Gaule en s’emparant de Narbonne, dernier bastion omeyyade en Septimanie. Grâce au ralliement des nobles wisigoths locaux, il parvient à isoler la garnison musulmane, puis prend la ville d’assaut. Cette opération marque la conclusion de la reconquête franque dans le sud de la Gaule.
15 août 778
Le 15 août 778, alors que Charlemagne se retire d’une campagne infructueuse en Espagne, l’arrière-garde de son armée est prise en embuscade dans le col de Roncevaux par les Vascons. L’attaque dévaste les troupes franques, tuant Roland, Eggihard, Anselme et la plupart de leurs hommes. L’événement, d’abord épisode tragique mais secondaire de l’histoire carolingienne, devient un mythe fondateur de la littérature médiévale avec la *Chanson de Roland*.
788
En 788, dans le contexte des troubles persistants au Pays basque après Roncevaux, Chorson, duc de Toulouse, conduit une expédition punitive contre les Vascons dans la vallée de la Bidassoa. Les Francs remportent une victoire tactique en terrain difficile, mais Chorson, trompé par une fausse négociation ou un traité de paix, est capturé dans une embuscade tendue par les Basques après la bataille.
vers 790
Vers 790, Guilhem de Toulouse (Guillaume), comte de Toulouse et fidèle lieutenant de Charlemagne, repousse une incursion omeyyade dans les montagnes de Cerdagne, près de Llívia. Les Francs interceptent l’ennemi dans un défilé et remportent une victoire locale décisive, consolidant la frontière méridionale de l’Empire carolingien.
801-04-03
Le siège de Barcelone (800–801) est l’opération majeure de la poussée carolingienne au sud des Pyrénées. À l’automne 800, Louis le Pieux concentre une armée franque appuyée par des contingents goths de la marche de Gérone et de la Gothie. L’armée est répartie entre un corps chargé d’investir directement la ville, des groupes mobiles qui contrôlent les voies de renfort depuis Lérida et Saragosse, et une réserve qui sécurise l’arrière (Roussillon et lignes d’approvisionnement). Le wali Sa’dun al-Ruayni, maître de Barcelone, tente de rompre le blocus pour solliciter de l’aide, mais il est intercepté, ce qui prive la place d’une coordination extérieure. L’hiver 800-801 voit se durcir le blocus : destruction des ressources hors les murs, interdiction des sorties, usure des défenses par les engins de jet et par des travaux de siège. La pénurie s’installe dans la ville. Louis arrive pour la phase finale au début de 801 ; après plusieurs semaines de pression continue, la garnison accepte des conditions et capitule le 3 avril 801. L’entrée solennelle de Louis consacre la prise sans assaut général, symbolisant l’installation durable de l’autorité carolingienne sur la côte catalane.
824
En 824, une expédition carolingienne est envoyée dans les Pyrénées afin de reprendre le contrôle sur Pampelune, ville stratégique qui s'était affranchie de l'autorité franque. Dirigée par les comtes Aeblus (Ebles) et Aznar Sánchez, l’armée traverse les cols de la Navarre actuelle. Mais la troupe, formée d’hommes venus de Gascogne et d’Aquitaine, avance en terrain difficile et étroit. Dans le col de Valcarlos, les Vascons, alliés à des cavaliers musulmans de Pampelune, tendent une embuscade. L’armée franque est encerclée et écrasée : Aeblus est capturé et envoyé prisonnier à Cordoue, tandis qu’Aznar est libéré en raison de ses liens familiaux avec la noblesse basque. Cette déroute, comparée par les chroniqueurs à celle de Roncevaux en 778, met en lumière la fragilité du contrôle carolingien sur la haute Navarre.
841-06-25
Le 25 juin 841, la plaine de Fontenoy-en-Puisaye devient le théâtre d’un affrontement majeur entre les fils de Louis le Pieux. Charles le Chauve, roi de Francie occidentale, et Louis le Germanique, roi de Francie orientale, y affrontent leur frère aîné, l’empereur Lothaire Ier, allié à Pépin II d’Aquitaine. La bataille est l’une des plus sanglantes du IXe siècle : selon les chroniqueurs, elle provoque des milliers de morts dans les deux camps. Après un combat acharné, Charles parvient à enfoncer le flanc droit de Lothaire, tandis que Louis, d’abord repoussé, reprend l’avantage grâce à la cohésion de son infanterie. Lothaire finit par battre en retraite vers Aix-la-Chapelle. Cette victoire militaire, acquise au prix d’énormes pertes, scelle l’alliance Charles-Louis et prépare le triomphe politique qui conduira au traité de Verdun deux ans plus tard.
845-11-22
Le 22 novembre 845, Charles le Chauve affronte l’armée de Nominoë près de Ballon, non loin de Redon. Le souverain franc cherche à réaffirmer son autorité sur la Bretagne, province de plus en plus autonome depuis que Nominoë, ancien missus dominicus de l’empereur Louis le Pieux, a pris le pouvoir et rassemblé les Bretons sous sa bannière. L’affrontement se déroule dans un environnement difficile, composé de zones marécageuses et boisées. Les Francs, supérieurs en nombre mais handicapés par la lourdeur de leur cavalerie, sont surpris par la mobilité des troupes bretonnes. Après plusieurs heures d’attaques éclairs et de harcèlement, les lignes franques cèdent et Charles est contraint de battre en retraite. La bataille de Ballon est considérée comme la première grande victoire de l’armée bretonne face aux Carolingiens et comme le point de départ de la reconnaissance d’une quasi-indépendance bretonne.
866-07-02
Le 2 juillet 866, Robert le Fort, comte de Tours et marquis de Neustrie, engage une coalition de Vikings et de Bretons dans la région de Brissarthe, au nord d’Angers. Les envahisseurs, qui ravageaient régulièrement la vallée de la Loire, s’étaient établis dans un camp fortifié après une incursion. Robert rassemble ses forces et attaque par surprise. Le combat est acharné : les Francs parviennent à repousser les assaillants et à infliger de lourdes pertes aux Vikings. Toutefois, Robert est mortellement blessé lors de l’affrontement, ce qui donne à la bataille une portée tragique malgré son issue favorable pour les Francs. La victoire empêche de nouvelles incursions immédiates en Anjou et renforce la réputation militaire de la lignée robertienne.
881-08-03
Le 3 août 881, les rois Louis III et Carloman II, jeunes héritiers carolingiens, rassemblent une armée franque pour affronter une puissante bande viking qui dévastait la Picardie. Les envahisseurs, formés de contingents danois itinérants, avaient mené une série de raids meurtriers dans la vallée de la Somme. L’affrontement, livré près de Saucourt-en-Vimeu, prend la forme d’une bataille rangée extrêmement sanglante. Les troupes franques, disciplinées et coordonnées, parviennent à submerger l’ennemi après de violents échanges. Les sources contemporaines, notamment le poème héroïque *Ludwigslied*, exagèrent peut-être les chiffres, mais évoquent la mort de plusieurs milliers de Vikings sur le champ de bataille. Cette victoire est considérée comme l’un des plus grands succès militaires carolingiens contre les envahisseurs scandinaves.
888
En 888, Alan Ier, duc de Bretagne, rassemble une vaste coalition bretonne pour affronter une puissante armée viking qui menaçait de s’implanter durablement dans la région. La bataille, livrée à Questembert dans le Morbihan, oppose plusieurs milliers de guerriers bretons à une force scandinave équivalente ou supérieure. Selon les chroniques, le choc est d’une rare intensité et se solde par un véritable désastre pour les Vikings, dont une grande partie est massacrée sur le champ de bataille. Les sources médiévales, souvent exagérées, avancent le chiffre de 15 000 morts, mais il est certain que les pertes furent considérables. Cette victoire décisive consacre Alan comme le défenseur et l’unificateur de la Bretagne face aux envahisseurs nordiques.
911
Alors que les Vikings assiègent Chartres, les troupes franques menées par Robert Ier effectuent une sortie audacieuse, appuyée par l’arrivée des forces royales. L’armée viking est mise en déroute.
27 juin 992
La bataille de Conquereuil, survenue le 27 juin 992, oppose Foulques Nerra, jeune comte d’Anjou, au puissant duc de Bretagne Conan Ier, dans un affrontement décisif pour la suprématie sur les marches entre leurs deux territoires. Bien que moins expérimenté, Foulques mène une armée disciplinée et applique une stratégie astucieuse qui compense l’équilibre des forces. La bataille est féroce, les deux camps étant composés d’hommes en armes à pied et à cheval. Grâce à une manœuvre de repli simulé suivie d'une embuscade, les Angevins prennent l'avantage. Le duc Conan Ier est tué dans la mêlée, scellant la victoire de Foulques Nerra.