Bataille de Vézeronce

En juin 524, les armées franques, menées par les trois fils de Clovis – Clotaire Ier, Childebert Ier et Clodomir – poursuivent la conquête du royaume burgonde. Après avoir capturé et exécuté Sigismond, le roi légitime, les Francs affrontent l’armée de Godomar III, frère de Sigismond, près de Vézeronce en Isère. Le choc est violent : la bataille s’achève sur une défaite franque majeure, Clodomir y trouve la mort. Les Burgondes, galvanisés par la défense de leur territoire, infligent de lourdes pertes à leurs assaillants et préservent temporairement leur indépendance.

La mort de Clovis en 511 entraîne le partage du royaume franc entre ses fils, qui poursuivent l’expansion dynastique entamée par leur père. Le royaume burgonde, affaibli par des luttes internes et l’assassinat de Sigismond par les Francs en 523, devient la cible principale de leur ambition territoriale. L’intervention conjointe des frères francs vise à achever la soumission de la Bourgogne, perçue comme une menace mais aussi comme une riche proie. Godomar III, frère de Sigismond, rallie les troupes burgondes et organise la résistance, cherchant à venger son frère et à préserver l’indépendance du royaume face à l’hégémonie franque.

Les détails de la bataille sont peu connus : selon les chroniques, les Burgondes auraient profité de leur connaissance du terrain alpin pour choisir une position défensive avantageuse et peut-être tendre une embuscade. La coordination entre les trois rois francs aurait fait défaut, favorisant la confusion et la vulnérabilité de leurs troupes. La mort de Clodomir, probablement tombé au cœur des combats, aurait accéléré la démoralisation et la retraite des Francs. La supériorité défensive des Burgondes, alliée à leur détermination, s’est révélée décisive dans l’issue de l’affrontement.

La mort de Clodomir bouleverse l’équilibre des forces parmi les héritiers de Clovis : ses terres sont partagées entre ses frères survivants et ses enfants éliminés peu après. La défaite de Vézeronce stoppe net la conquête immédiate du royaume burgonde, qui parvient à maintenir son autonomie pour une décennie supplémentaire. Ce n’est qu’en 534, après de nouveaux conflits, que les Francs viendront à bout de la résistance burgonde et annexeront définitivement la Bourgogne au royaume franc.