Bataille de Vannes

Vers 560, Chilpéric Ier, roi mérovingien de Neustrie, conduit une expédition militaire contre les Bretons de la région de Vannes, dirigés par le chef Waroch II. Ce dernier refuse de payer tribut et défie l’autorité franque. L’affrontement, mal documenté dans les sources, a probablement lieu en rase campagne ou en périphérie de la ville. Grâce à leur supériorité militaire et à une meilleure organisation logistique, les Francs l’emportent et contraignent Waroch à reconnaître la suzeraineté de Chilpéric.

Depuis la chute de l’Empire romain, la Bretagne armoricaine reste en grande partie indépendante, bien que soumise à des pressions récurrentes des Mérovingiens. Les chefs bretons, notamment Waroch II à Vannes, cherchent à préserver leur autonomie face aux exigences fiscales et politiques des rois francs. Chilpéric Ier, profitant d’une accalmie sur d’autres fronts, décide de renforcer son autorité en Bretagne en lançant une campagne punitive contre Vannes. Cette action s’inscrit dans une longue série de tentatives franques de soumission des entités bretonnes.

Aucun détail tactique précis n’est connu pour cette campagne. Il est probable que les Francs aient cherché à contraindre les Bretons à quitter la sécurité de leurs retranchements pour livrer bataille en terrain découvert, profitant de leur supériorité en équipement et en organisation militaire. La menace de siège ou de représailles contre la ville de Vannes a pu jouer un rôle déterminant dans la décision de Waroch II de se soumettre.

La victoire de Chilpéric Ier à Vannes permet l’établissement d’un tribut payé par Waroch II aux Francs, marquant une reconnaissance temporaire de la suzeraineté mérovingienne sur le sud de la Bretagne. Cependant, cette domination demeure fragile : la région reste régulièrement sujette à des révoltes et à des mouvements d’indépendance. Les relations entre Francs et Bretons oscillent ainsi entre soumission formelle et résistance continue durant tout le haut Moyen Âge.