Bataille de Bordeaux

En juin 732, l’armée omeyyade commandée par Abd al-Rahman al-Ghafiqi inflige une défaite dévastatrice au duc Eudes d’Aquitaine aux abords de Bordeaux. Pris de court, les Aquitains, numériquement très inférieurs et mal préparés, ne peuvent contenir l’offensive musulmane : Bordeaux est prise et livrée au sac. La victoire omeyyade permet à Abd al-Rahman de poursuivre sa progression vers le nord, ouvrant la route vers la Loire et précipitant la crise qui conduit à la bataille de Poitiers.

Après avoir stoppé l’expansion musulmane à Toulouse en 721, Eudes d’Aquitaine doit faire face en 732 à une nouvelle offensive d’envergure. Abd al-Rahman traverse les Pyrénées, contourne la défense principale de l’Aquitaine et fond sur Bordeaux, ville mal défendue, tandis qu’Eudes est isolé politiquement. L’absence d’unité et la faiblesse des effectifs aquitains rendent impossible toute résistance prolongée. Ce revers marque la fin de l’indépendance militaire d’Eudes, qui doit solliciter l’aide de Charles Martel pour sauver son duché.

L’offensive omeyyade est marquée par sa rapidité et l’effet de surprise. Les troupes d’Abd al-Rahman avancent sans opposition significative, encerclent Bordeaux et l’emportent en un assaut. Les forces d’Eudes, rassemblées à la hâte, sont incapables de s’organiser et subissent un massacre. L’absence de coordination, la faiblesse numérique et la supériorité tactique de l’ennemi expliquent la brièveté et la violence de la défaite.

L’écrasement de l’armée aquitaine à Bordeaux ruine toute capacité de résistance autonome du duché. Eudes d’Aquitaine est contraint de demander le secours de Charles Martel, maire du palais des Francs, marquant ainsi la subordination politique de l’Aquitaine aux Carolingiens. Les Omeyyades, enhardis par leur succès, poursuivent leur avancée vers la Loire, préparant la confrontation décisive à Poitiers quelques mois plus tard.