
Bataille de Conquereuil
Résumé
La bataille de Conquereuil, survenue le 27 juin 992, oppose Foulques Nerra, jeune comte d’Anjou, au puissant duc de Bretagne Conan Ier, dans un affrontement décisif pour la suprématie sur les marches entre leurs deux territoires. Bien que moins expérimenté, Foulques mène une armée disciplinée et applique une stratégie astucieuse qui compense l’équilibre des forces. La bataille est féroce, les deux camps étant composés d’hommes en armes à pied et à cheval. Grâce à une manœuvre de repli simulé suivie d'une embuscade, les Angevins prennent l'avantage. Le duc Conan Ier est tué dans la mêlée, scellant la victoire de Foulques Nerra.
Contexte historique
À la fin du Xe siècle, la Bretagne et l’Anjou se disputent le contrôle des territoires situés entre les deux principautés, notamment le comté de Nantes et la région de Rennes. Conan Ier cherche à étendre son autorité au détriment de l’influence montante des comtes d’Anjou. Foulques Nerra, tout juste successeur de son père Geoffroy Ier Grisegonelle, souhaite affirmer sa légitimité et asseoir sa domination. L’affrontement devient inévitable lorsque Conan Ier franchit les frontières de l’Anjou. La bataille de Conquereuil est l’aboutissement de cette rivalité, dans un contexte d’instabilité féodale et de luttes de pouvoir entre les grandes familles aristocratiques du royaume de France.
Déroulement et tactiques
Foulques Nerra, bien que jeune et sans grande expérience au moment de la bataille, applique une tactique de repli simulé visant à désorganiser les lignes ennemies. Les Angevins simulent une retraite, ce qui incite les troupes bretonnes à les poursuivre en ordre dispersé. À ce moment critique, les forces angevines exécutent une contre-attaque coordonnée, profitant du terrain favorable près d’un marécage pour piéger les Bretons. Cette manœuvre de harcèlement et de rupture réussit à rompre la cohésion adverse. Conan Ier est encerclé puis tué dans la confusion, précipitant la débâcle bretonne.
Conséquences
La mort de Conan Ier provoque une crise de succession en Bretagne, son fils Geoffroy succédant difficilement à son père dans un climat troublé. La victoire de Foulques Nerra renforce son prestige et assoit durablement la domination angevine sur les marches bretonnes. Elle marque le début de son expansion territoriale et de son affirmation comme l’un des seigneurs les plus redoutés du royaume. Ce succès militaire contribue aussi à affaiblir les ambitions bretonnes à l’est de la Vilaine, rééquilibrant les rapports de force dans l’ouest de la France et posant les bases de l’essor des comtes d’Anjou vers une puissance future : celle des Plantagenêts.