Bataille de Tell Bashir
Résumé
À l’été 1108, Baudouin II d’Édesse revient de captivité et affronte près de Tell Bashir son ancien régent Tancrède. Soutenu par l’atabeg Jawali Saqawa, il engage une bataille confuse où les cavaliers turcs harcèlent les lignes antiocheines tandis que les chevaliers bourguignons de Baudouin chargent le centre. Tancrède, débordé, doit se replier vers Artah, ouvrant la voie au retour de Baudouin dans sa capitale.
Contexte historique
Depuis Harran (1104), Tancrède administre Édesse au nom de Baudouin captif. À sa libération, Baudouin revendique son comté ; Tancrède refuse de restituer une place qui sécurise Antioche. Pour peser militairement, Baudouin s’allie à Jawali, rival du sultan de Mossoul, et réunit des chevaliers venus de Champagne et de Bourgogne. Les deux armées se rencontrent sous les murs de Tell Bashir, verrou du haut Euphrate.
Déroulement et tactiques
Baudouin déploie ses chevaliers en trois bataillons serrés, adossés au camp turc ; Jawali couvre les ailes par des archers montés qui usent les Francs d’Antioche et coupent leurs communications. Tancrède tente une charge concentrée sur la bannière comtale mais se heurte aux pieux et aux fantassins latins. Lorsque Jawali fond sur l’arrière antiochein avec sa cavalerie lourde, Tancrède choisit d’abandonner le terrain pour éviter l’encerclement.
Conséquences
Tancrède, affaibli par le combat, doit accepter une médiation de Baudouin Ier de Jérusalem au début de 1109 : Édesse retourne à Baudouin II, tandis que Tancrède reçoit une indemnité et conserve quelques places syriennes. La crise révèle la fragilité de la solidarité franque et encourage les émirs voisins à exploiter ces rivalités, multipliant raids et sièges contre la frontière euphratienne.
Localisation