Bataille de Moncontour
Résumé
Le 18 octobre 1033, Foulques Nerra surprend Odo II près de Moncontour alors que le comte de Blois tente de profiter de la régence aquitaine pour étendre son influence vers la basse Loire. Les contingents angevins, manceaux et poitevins occupent les coteaux dominant la plaine et fortifient leurs avant-postes par des haies et des fossés. Contraint d’attaquer en montée, Odo voit ses chevaliers ralentis, puis débordés par la réserve menée par Geoffrey Martel ; désarçonné, il est capturé avec plusieurs bannerets.
Contexte historique
La mort de Guillaume V d’Aquitaine en 1030 laisse sa veuve Agnès de Bourgogne assurer la régence, situation que convoite Odo II pour créer un axe de ses possessions champenoises vers la Saintonge. Foulques Nerra, victorieux à Pontlevoy mais encore menacé d’encerclement, rassemble ses vassaux d’Anjou et du Maine, obtient le concours de seigneurs poitevins fidèles à la régente et marche au-devant d’Odo. Le roi Henri Ier, soucieux d’éviter une hégémonie blésoise, laisse faire l’affrontement tout en surveillant l’équilibre des puissances.
Déroulement et tactiques
Foulques combine défensive préparée et manœuvre enveloppante : il fait occuper les coteaux par une infanterie retranchée derrière fossés et pieux, appuyée par des archers poitevins, pour casser l’élan de la cavalerie blésoise. Lorsque l’assaut ralentit, Geoffrey Martel conduit la réserve montée par un chemin creux, débouche sur le flanc gauche ennemi et coupe la retraite. Cette coordination entre combat à pied, tir d’harcèlement et charge tournante piège les chevaliers de Blois et permet la capture d’Odo.
Conséquences
La capture d’Odo impose une rançon écrasante, la remise d’otages de haut rang et la suspension de ses opérations en Poitou et en Saintonge. Humilié, le comte de Blois se replie vers ses bases champenoises et réoriente ses ambitions vers l’Empire. Pour Foulques, le triomphe renforce l’héritier Geoffrey Martel, consolide l’alliance avec la régence aquitaine et confirme la prééminence angevine sur la moyenne Loire. À moyen terme, l’échec d’Odo scelle l’impossibilité pour Blois de s’imposer durablement en Poitou.
Localisation
