Bataille de Pontlevoy
Résumé
Le 6 juillet 1016, Foulques III d’Anjou accourt de Langeais avec un ost incomplet pour secourir la forteresse de Montrichard assiégée par Odo II de Blois. Son choc initial échoue et il est désarçonné, mais l’intervention du chevalier Goscelin lui permet de se remonter en selle. Tandis que les chevaliers blésois poursuivent les Angevins en ordre dispersé, la colonne d’Herbert Ier du Maine débouche des lisières boisées et frappe de flanc. Pris entre la contre-attaque de Foulques et l’arrivée de ces renforts frais, l’ost blésois s’effondre ; plusieurs barons champenois y périssent et Odo doit abandonner le champ de bataille.
Contexte historique
Depuis les années 990, la moyenne Loire est disputée entre les comtés rivaux d’Anjou et de Blois. Foulques Nerra a ceinturé la Touraine de châteaux (Langeais, Montrichard, Montbazon) pour contenir l’expansion d’Odo II, héritier d’un bloc territorial qui s’étend de Chartres à la Champagne. Profitant d’une campagne angevine en Poitou, Odo rassemble ses vassaux champenois et beaucerons et tente de briser la ceinture castrale en assiégeant Montrichard. Alerté, Foulques rappelle ses partisans et appelle Herbert du Maine, allié traditionnel contre Blois, afin de préserver l’équilibre fragile que le roi Robert II essaie de maintenir entre les grands princes du royaume.
Déroulement et tactiques
Foulques combine une attaque éclair et un repli feint : sa cavalerie lourde charge le camp blésois pour briser le siège, mais se retire ensuite vers un bocage choisi à l’avance, entraînant les poursuivants en désordre. Pendant ce temps, Herbert du Maine arrive en colonne serrée et frappe le flanc droit de Blois. La coordination entre cette charge latérale, la contre-attaque de Foulques et l’usage des couverts boisés transforme la mêlée en encerclement partiel, provoquant l’effondrement moral de l’ost blésois.
Conséquences
La déroute blésoise décime l’aristocratie d’Odo : Étienne Ier de Troyes et plusieurs chevaliers champenois meurent, affaiblissant durablement ses cadres militaires. Odo renonce pendant plusieurs années à toute offensive en Touraine et doit tolérer la reconstruction des forteresses angevines. Foulques Nerra consolide sa domination sur la vallée de la Loire, accroît son prestige auprès de Robert II et peut poursuivre sa politique de châteaux et de pèlerinages expiatoires. Cette victoire inaugure une décennie d’avantage angevin qui prépare l’ascension future de la lignée Plantagenêt.
Localisation