
Bataille de Solferino
Résumé
La bataille de Solferino est l’un des affrontements les plus sanglants du XIXe siècle en Europe. Elle oppose les troupes franco-sardes, menées par Napoléon III et Victor-Emmanuel II, à l’armée impériale autrichienne de François-Joseph. Les combats s’étendent sur une vaste ligne de front entre les villages de Solferino, Cavriana et San Martino, et se transforment en un chaos sanglant d’infanterie, de cavalerie et d’artillerie. La victoire française, acquise au prix de lourdes pertes, marquera profondément les consciences et mènera à la création de la Croix-Rouge.
Contexte historique
La bataille s’inscrit dans la deuxième guerre d’indépendance italienne, où Napoléon III soutient le royaume de Sardaigne contre l’Empire autrichien pour libérer la Lombardie. Après les victoires de Palestro et Magenta, les armées alliées progressent vers le sud. L’empereur François-Joseph prend personnellement le commandement de ses troupes pour une contre-attaque décisive. L’affrontement du 24 juin débute sans plan clair, chaque armée découvrant la présence de l’autre au fur et à mesure de l’avancée.
Déroulement et tactiques
Le champ de bataille s’étend sur 15 km, sans véritable plan d’ensemble. À Solferino, l’armée française engage le centre autrichien dans une série d’assauts frontaux appuyés par l’artillerie. Mac Mahon dirige l’aile droite et repousse l’ennemi à Cavriana, tandis que l’aile gauche piémontaise se bat à San Martino dans des combats acharnés. La chaleur écrasante, l’épuisement et la confusion transforment la bataille en un carnage. À la tombée de la nuit, les Autrichiens battent en retraite, abandonnant le champ de bataille aux Franco-Sardes.
Conséquences
La victoire de Solferino scelle la fin de la campagne de Lombardie. L’Autriche cède la région à la France, qui la transfère ensuite au royaume de Sardaigne. Ce triomphe permet une avancée majeure dans le processus d’unification italienne. Toutefois, l’horreur du carnage – 40 000 morts ou blessés au total – bouleverse Napoléon III et l’opinion européenne. Le Suisse Henri Dunant, témoin des souffrances des blessés abandonnés, fonde la Croix-Rouge et milite pour les premières conventions de Genève. Solferino devient ainsi une bataille à la fois militaire et humanitaire.