
Bataille de la Smala (1838)
Résumé
Dans une tentative d’affaiblir le pouvoir d’Abd el-Kader, chef spirituel et militaire de la résistance algérienne, le colonel Lamoricière mène une offensive surprise contre sa smala — un camp itinérant servant à la fois de base militaire et politique. Bien qu’il inflige des pertes aux forces d’Abd el-Kader, la résistance algérienne reste cohérente et conserve la capacité de contre-attaquer. La bataille ne se solde par aucune prise stratégique décisive.
Contexte historique
Depuis la signature du traité de Tafna en mai 1837, la France et Abd el-Kader sont engagés dans une paix fragile, mais la réalité sur le terrain est toute autre. Des heurts sporadiques opposent troupes françaises et partisans d’Abd el-Kader. La 'smala', sorte de capitale nomade regroupant des familles, soldats et dignitaires, est un centre névralgique pour son autorité. Les Français cherchent à la frapper pour saper son pouvoir.
Déroulement et tactiques
Lamoricière mobilise une force rapide, espérant surprendre le camp mobile de la smala. Il engage ses troupes à l’aube, profitant du manque d’organisation temporaire de la cavalerie d’Abd el-Kader. Après une première phase de choc favorable, les troupes algériennes se réorganisent et mènent une défense mobile, harcelant les lignes françaises. Les combats se prolongent sur la journée sans que les Français ne parviennent à désorganiser complètement la structure mobile du camp.
Conséquences
La smala d’Abd el-Kader n’est pas détruite, mais cette attaque marque un tournant dans la stratégie française : la nécessité d’anéantir les centres de commandement nomades devient un objectif militaire prioritaire. L’échec partiel de l’opération pousse les généraux à revoir leur approche face à une guerre mobile et asymétrique. En 1843, la France attaquera de nouveau la smala, cette fois avec succès.