Bataille de Ramla
Résumé
Le 17 mai 1102, Baudouin Ier conduit environ deux cents chevaliers et quelques centaines de fantassins contre l’armée fatimide d’Al-Afdhal. Trompé par des éclaireurs qui annonçaient une colonne réduite, il accepte la bataille près de Ramla. Après un premier choc victorieux, les Francs découvrent l’immensité du corps égyptien, sont submergés et se replient dans la tour de Ramla. Un noyau de chevaliers tient la tour durant toute la nuit tandis que Baudouin, escorté d’une poignée d’hommes, perce l’encerclement et gagne Arsouf puis Jaffa par mer.
Contexte historique
La conquête de Jérusalem en 1099 a placé le jeune royaume croisé face aux offensives annuelles des Fatimides d’Égypte, désireux de reprendre la plaine côtière palestinienne. Après une première victoire franque à Ramla en 1101, Al-Afdhal Shahanshah prépare une nouvelle expédition avec un effectif renforcé de cavalerie soudanaise, bédouine et d’archers arméniens. Baudouin Ier dispose d’une garnison clairsemée : de nombreux croisés français ayant survécu aux désastres d’Anatolie en 1101 viennent à peine d’arriver et sont dispersés dans les forteresses.
Déroulement et tactiques
Baudouin répartit ses chevaliers en petits escadrons destinés à frapper la tête de colonne fatimide. L’effet de surprise fonctionne au départ, mais la profondeur de l’armée ennemie permet à la cavalerie égyptienne de déborder les ailes. Les Francs se replient vers Ramla, barricadent la tour et résistent toute la nuit en lançant des sorties ponctuelles. Profitant de l’obscurité, Baudouin organise une percée de cavalerie vers Arsouf ; le reste de la force, encerclé au lever du jour, succombe sous les tirs d’archers et l’assaut des fantassins lourds fatimides.
Conséquences
La perte de la majorité des chevaliers royaux est un choc majeur pour Jérusalem. La tour de Ramla finit par tomber le lendemain matin et sa garnison est massacrée ou emmenée captive. Baudouin, réfugié à Jaffa, fait appeler les flottes pisanes et génoises ainsi que les renforts francs d’Outremer pour éviter la prise de la capitale. La défaite révèle l’extrême vulnérabilité du royaume et conduit à une réorganisation de la défense côtière et à l’installation de garnisons régulières dans les villes de plaine.
Localisation