Bataille de l’Oued Asker

La bataille de l’Oued Asker oppose une armée française dirigée par le maréchal Bugeaud à une coalition tribale des montagnes de l’Ouarsenis, alliée à Abd el-Kader. Voulant briser définitivement les lignes de ravitaillement et d’influence de l’émir, Bugeaud mène une campagne offensive dans une région montagneuse difficile d’accès. Les combats sont féroces, notamment dans les gorges de l’Oued Asker, où les troupes françaises affrontent une résistance farouche, mais finissent par prendre l’avantage grâce à une manœuvre enveloppante et l’usage efficace de l’artillerie de montagne.

Après les revers subis en 1839 et 1840, la France entame en 1841 une nouvelle phase de la conquête de l’Algérie sous la direction énergique de Bugeaud, récemment nommé gouverneur général. Sa stratégie repose sur des colonnes mobiles visant à désorganiser les structures de résistance tribale en profondeur. La région de l’Ouarsenis, bastion naturel au relief accidenté, est alors l’un des centres de soutien d’Abd el-Kader. La bataille de l’Oued Asker constitue l’une des premières grandes opérations dans ce cadre.

Bugeaud applique ses principes de guerre de mouvement en mobilisant plusieurs colonnes convergentes sur les hauteurs de l’Oued Asker. Après une approche prudente dans des ravins étroits, l’artillerie légère bombarde les crêtes tenues par les tribus, pendant que l’infanterie progresse en tirailleurs pour éviter les embuscades. Une manœuvre de contournement par le flanc droit, menée par la cavalerie, prend les combattants locaux à revers, provoquant leur repli désordonné. Les combats sont particulièrement violents dans les zones boisées et escarpées.

La victoire française à l’Oued Asker ouvre la voie à l’occupation du massif de l’Ouarsenis, affaiblissant une zone stratégique pour Abd el-Kader. Elle permet également d’installer des postes militaires avancés qui serviront de base à de futures opérations dans le centre algérien. La bataille confirme l’efficacité de la guerre de colonnes dans ce type de terrain, bien que les pertes françaises aient été élevées. L’impact psychologique est également notable : certaines tribus de la région font allégeance à la France après cette défaite.