Bataille de Nicée

Du 14 mai au 19 juin 1097, les armées de la Première croisade encerclent Nicée, capitale de Kilij Arslan. Les contingents français, dirigés par Godefroy de Bouillon, Raymond de Saint-Gilles et Bohémond, établissent des lignes de contrevallation tandis que la flotte byzantine de Manuel Boutoumites verrouille le lac Askania. Les assauts répétés contre les murailles, combinés au retour manqué de Kilij Arslan, aboutissent à la capitulation négociée de la garnison au profit de l’Empire byzantin.

Nicée contrôle l’accès de l’Anatolie occidentale. Les chroniqueurs occidentaux soulignent la rivalité latente entre chefs croisés et officiers byzantins, car Alexis Ier Comnène souhaite récupérer la ville intacte. Kilij Arslan, en campagne contre les Danichmends, sous-estime la menace franque et ne revient qu’après l’installation complète du siège. Les croisés construisent tours de bois, béliers et machines de jet, tout en repoussant plusieurs sorties seldjoukides.

Les croisés alternent attaques concentrées sur les portes de Léontos et de Saint-Georges avec des opérations de sape visant à fragiliser les tours. Les Byzantins acheminent par bateaux des engins de siège et barrent le ravitaillement lacustre de la ville. Kilij Arslan lance une tentative de percée le 16 juin, repoussée par une ligne de pieux et la cavalerie lourde franque ; isolée et privée d’eau, la garnison préfère négocier sa reddition auprès des impériaux.

La reddition orchestrée par Boutoumites, qui fait hisser l’étendard impérial avant ceux des croisés, provoque une première friction entre alliés mais assure la restitution de Nicée à Byzance. Les croisés y reçoivent provisions, solde et guides, puis reprennent la route vers l’intérieur anatolien. Kilij Arslan, humilié, réorganise ses forces pour préparer l’embuscade de Dorylée.