Bataille de Mersivan
Résumé
Fin août 1101, la coalition conduite par Raymond de Saint-Gilles, Guillaume de Nevers et Conrad de Bavière est enveloppée sur le plateau boisé de Mersivan. Cinq journées d’attaques incessantes voient la cavalerie turque briser successivement l’avant-garde lombarde, incendier le camp central et écraser la tentative de percée du duc de Bourgogne ; Raymond ne s’échappe qu’en abandonnant le gros des pèlerins, capturés ou massacrés.
Contexte historique
Réunissant pèlerins lombards, chevaliers français et allemands ainsi qu’un contingent byzantin, cette seconde armée de la croisade de 1101 vise à rejoindre Raymond en Cilicie et à reprendre Antioche. Les dissensions entre Lombards et chevaliers, l’absence de guides locaux et la décision de marcher à travers le plateau pontique exposent la colonne à la chaleur et à la soif. Kilij Arslan, averti par des éclaireurs arméniens, coopère avec le Danishmend Gazi Gümüshtigin et place ses cavaliers dans les forêts et vallons entourant Mersivan, bloquant routes et puits.
Déroulement et tactiques
Le plan turc combine étagement des troupes et contrôle du terrain : des archers montés assiègent le camp principal, empêchant tout ravitaillement, tandis que des unités légères prennent position sur les hauteurs boisées pour faucher les chevaliers qui cherchent une sortie. Le quatrième jour, Guillaume de Nevers mène une percée en coin, mais une feinte de retraite attire la cavalerie dans une gorge où les Turcs referment le piège à l’aide de pièges de pieux et de nuées de flèches. Des incendies volontaires, attisés par le vent d’été, forcent l’infanterie à rompre ses lignes, scellant l’encerclement.
Conséquences
Les pertes déciment l’aristocratie croisée : Conrad de Bavière est capturé, de nombreux évêques lombards sont tués, et Raymond de Saint-Gilles perd tout espoir de reconquérir Tripoli par la route terrestre. La crédibilité de la croisade de 1101 s’effondre, ce qui incite Alexis Ier à escorter les survivants par mer vers Constantinople. Les états latins d’Orient demeurent sans renforts et doivent négocier directement avec Byzance et les flottes italiennes pour leur survie.
Localisation