
Bataille de Mazagran
Résumé
La bataille de Mazagran est un épisode célèbre de la conquête de l'Algérie durant lequel une petite garnison française résiste héroïquement à un siège de quatre jours mené par une force massive envoyée par Abd el-Kader. Retranchés dans le village fortifié de Mazagran, les 123 hommes du capitaine Lelièvre tiennent tête à plus de 10 000 assiégeants grâce à une discipline exceptionnelle, une défense organisée, et un moral élevé. La résistance héroïque de cette garnison deviendra un symbole de la ténacité militaire française dans la conquête coloniale.
Contexte historique
Après la reprise des hostilités entre la France et Abd el-Kader en 1839, ce dernier mobilise ses forces pour reprendre l’initiative dans l’ouest algérien. Il cible les petits postes français isolés, espérant les submerger rapidement. Mazagran, situé près de Mostaganem, représente un objectif tactique accessible pour démontrer la capacité de la résistance algérienne à affronter l’occupant. Le siège s'inscrit dans une série d'attaques coordonnées.
Déroulement et tactiques
Les Français, bien qu’en sous-nombre extrême, fortifient le village avec des barricades improvisées, tranchées, et des feux croisés entre les maisons. Le capitaine Lelièvre organise des tours de garde continus, maintient l’ordre et interdit toute sortie inutile. Les assaillants lancent plusieurs attaques frontales, tentant d’incendier les habitations et d’escalader les murailles, mais sont repoussés à chaque fois. L’usage discipliné des munitions et des feux croisés permet aux Français de maximiser leur efficacité défensive. Le 6 février, l’arrivée d’une colonne de secours oblige les forces d’Abd el-Kader à se retirer.
Conséquences
La résistance victorieuse de Mazagran a un retentissement considérable en France, où elle est célébrée dans la presse et au sein de l’armée comme un exploit de bravoure et de discipline. Militairement, bien que d’impact stratégique limité, elle redonne confiance au commandement français. Elle affaiblit aussi le prestige d’Abd el-Kader, dont l’échec à prendre une position si faiblement défendue affecte la perception de sa force militaire. Cet événement est abondamment exploité dans la propagande coloniale.