
Prise de la redoute Malakoff
Résumé
L’assaut contre la redoute Malakoff constitue l'opération militaire la plus décisive du siège de Sébastopol. Commandée par Mac Mahon, l'attaque française s'empare du point névralgique du système défensif russe. Tandis que les troupes britanniques échouent à s'emparer du Grand Redan, les Français prennent d’assaut la redoute à l’aide de sapeurs, de tranchées et d’un bombardement d’artillerie intensif. La prise de Malakoff entraîne l’évacuation immédiate de Sébastopol par les Russes, mettant fin à 11 mois de siège.
Contexte historique
Depuis septembre 1854, les Alliés assiègent la place forte de Sébastopol, principal port militaire de la flotte russe de la mer Noire. Après une longue campagne de tranchées, les forces françaises identifient la redoute Malakoff comme le point clé du dispositif russe. Le maréchal Pélissier, successeur de Canrobert, décide de porter l’assaut principal sur cette redoute. L'attaque est programmée simultanément avec une offensive britannique sur le Grand Redan. Le succès français, contrastant avec l’échec britannique, souligne l’efficacité de la planification et de l’engagement de Mac Mahon.
Déroulement et tactiques
Les Français utilisent des tranchées d’approche, une intense préparation d’artillerie et des colonnes d’assaut soigneusement réparties. L’attaque est menée à l’aube, sous le feu nourri des Russes. Mac Mahon, à la tête de ses troupes, s’empare de la redoute après des combats au corps-à-corps acharnés. Les Russes tentent plusieurs contre-attaques désespérées mais sont repoussés. Mac Mahon aurait prononcé la phrase célèbre « J’y suis, j’y reste » pour signifier qu’il tiendrait coûte que coûte la position conquise.
Conséquences
La prise de Malakoff provoque la chute immédiate de Sébastopol. Les Russes, incapables de reprendre la redoute, évacuent la ville dans la nuit suivante. Cette victoire majeure met un terme aux principales opérations terrestres en Crimée et ouvre la voie à l’armistice signé en 1856. Sur le plan symbolique, elle consolide le prestige militaire de la France sous Napoléon III, et propulse Mac Mahon au rang de héros national. Elle marque aussi la fin de la puissance navale russe en mer Noire, conformément aux termes du futur traité de Paris.