Bataille de Harenc
Résumé
Le 12 août 1164, Raymond III de Tripoli et Bohémond III d’Antioche marchent pour dégager la forteresse de Harenc assiégée par Nur ad-Din. Après avoir bousculé l’avant-garde musulmane et pillé le camp ennemi, les croisés poursuivent au-delà de la rivière Oronte ; Nur ad-Din, qui a conservé des réserves, lance alors une contre-offensive enveloppante qui écrase l’armée franque et capture la plupart de ses chefs.
Contexte historique
Harenc commande l’accès nord d’Antioche et contrôle la route d’Alep. Depuis la prise de Banyas, Nur ad-Din cherche à briser la ligne de forteresses franques. Les barons d’Outremer, divisés entre Antiocheniens, Tripolitains et Templiers, rassemblent néanmoins environ quatre mille hommes pour empêcher la chute de la place. Confiants après une série de succès défensifs, ils négligent de coordonner leur marche.
Déroulement et tactiques
Nur ad-Din combine feinte et encerclement : une avant-garde légère attire les croisés vers la plaine, tandis que des contingents lourds restent dissimulés derrière des levées de terre. Au moment où les Francs, dispersés par le pillage, franchissent l’Oronte, la cavalerie turque ferme la tenaille sur leurs flancs. Les archers montés coupent la retraite vers la forteresse, les ghulams chargent le centre et isolent les bannières comtales, forçant la reddition après un dernier carré autour de Raymond III.
Conséquences
Raymond III, Bohémond III, Hugues de Lusignan et près de la moitié de la chevalerie sont emmenés captifs à Alep pour plusieurs années. Tripoli et Antioche demeurent sans chefs expérimentés et doivent solliciter l’aide byzantine pour éviter l’effondrement. Harenc capitule peu après, offrant à Nur ad-Din un glacis protecteur face à Antioche et renforçant son prestige dans le monde musulman.
Localisation