Bataille de Gisors
Résumé
Le 27 septembre 1198, Philippe Auguste tente de couper une colonne anglo-normande près de Courcelles-lès-Gisors. Richard Cœur de Lion, averti, concentre sa cavalerie et charge avant que les Français n’occupent le pont de l’Epte. Les bannières capétiennes sont culbutées ; le roi de France est jeté dans la rivière avec plusieurs chevaliers et ne doit son salut qu’à sa cotte de mailles légère.
Contexte historique
Depuis la trêve de 1197, Richard a fortifié la frontière normande (Château Gaillard) et multiplié les alliances avec Flandre et Bretagne. Lorsque Philippe reprend la guerre, il cherche à isoler Gisors, clé du Vexin. Les forces françaises, composées de chevaliers royaux et de milices d’Île-de-France, se déploient dans le bois de Courcelles ; Richard, campé à Trie, dispose d’éclaireurs gascons et brabançons qui lui annoncent le mouvement adverse.
Déroulement et tactiques
Richard ordonne une attaque en coin menée par ses chevaliers poitevins et le routier Mercadier ; l’infanterie gasconne coupe la haie qui borde la route pour élargir le champ de manœuvre. Les Français, serrés entre la rivière et le bois, ne parviennent pas à se déployer. Une seconde charge d’auxiliaires flamands frappe l’aile gauche capétienne, la repoussant vers le pont étroit où hommes et chevaux chutent dans l’Epte.
Conséquences
La défaite entérine la domination tactique de Richard dans les derniers mois de sa vie : Philippe doit abandonner plusieurs positions dans le Vexin et accepte une trêve dès l’hiver. L’humiliation du roi de France alimente les chroniques anglaises et renforce le prestige de la cavalerie angevine. À long terme, l’épisode convainc Philippe de privilégier les sièges méthodiques et l’usure économique plutôt que les rencontres en terrain découvert.
Localisation