
Deuxième bataille de Constantine
Résumé
La seconde expédition contre Constantine, menée un an après l’échec de Clausel, est mieux préparée et couronnée de succès. Le général Damrémont organise minutieusement l’approche de la ville. Après sa mort prématurée, le général Valée prend le commandement et dirige l’assaut final. Les troupes françaises parviennent à percer les fortifications après un bombardement intense. Constantine tombe après deux jours de combats acharnés, marquant un tournant dans la conquête française de l’Algérie orientale.
Contexte historique
Après l'humiliante défaite de 1836, la monarchie de Juillet souhaite rétablir son autorité. L’expédition est confiée à Damrémont, qui mobilise plus de 7 000 hommes bien équipés, et prépare un siège méthodique. Cette fois, les moyens logistiques sont à la hauteur : routes préparées, artillerie acheminée efficacement, ravitaillement assuré. Ahmed Bey, toujours maître de la ville, refuse de se soumettre et organise une nouvelle fois la défense. Les Constantinois espèrent que, comme l’année précédente, les Français échoueront devant les murailles.
Déroulement et tactiques
Les Français installent leur artillerie sur les hauteurs dominant Constantine et bombardent la ville pendant plusieurs jours. Le 12 octobre, le général Damrémont est tué par un éclat d'obus. Son successeur, Valée, décide de maintenir l’assaut. Le 13 octobre à l’aube, l’infanterie française lance un assaut coordonné contre les remparts. Après des combats de rue acharnés, parfois au corps à corps, les défenseurs sont débordés. Le 14 octobre, les derniers bastions tombent. Ahmed Bey parvient à s’enfuir mais son autorité est brisée.
Conséquences
La prise de Constantine est une victoire stratégique et symbolique pour la France. Elle permet de contrôler l’Algérie de l’est, réduisant considérablement la capacité de résistance d’Ahmed Bey. Elle est aussi exploitée politiquement à Paris comme un succès militaire majeur du régime de Louis-Philippe. Le général Valée est nommé maréchal de France pour sa victoire. Toutefois, si Constantine est prise, la pacification complète de l’arrière-pays ne fait que commencer. Ahmed Bey poursuivra une guérilla contre les troupes coloniales pendant encore plusieurs années.