Bataille de Bouvines

Le 27 juillet 1214, Philippe Auguste affronte près de Bouvines l’armée coalisée d’Otton IV, forte de Flamands, Brabançons et chevaliers anglais. La bataille débute par l’attaque de l’aile gauche impériale sur les milices communales françaises ; après des combats acharnés, la contre-charge de la chevalerie capétienne enfonce le centre impérial. Otton IV fuit, tandis que Ferrand de Flandre, Renaud de Boulogne et Guillaume Longue-Épée sont capturés, scellant la victoire capétienne.

Depuis 1212, Jean sans Terre tente de renverser Philippe Auguste en coordonnant une offensive à deux fronts : lui-même débarque en Poitou, tandis qu’Otton IV descend de Flandre avec le soutien des princes rebelles. Après l’échec anglais à la Roche-aux-Moines (juin 1214), Philippe marche vers le nord pour empêcher la jonction de ses ennemis. Il dispose d’environ sept mille hommes – chevaliers royaux, sergents à pied, milices de Paris, Soissons et Amiens – et choisit de livrer combat un dimanche afin de surprendre l’adversaire qui pensait le voir éviter la bataille.

Philippe déploie son armée en trois 'batailles' : Robert de Dreux à gauche avec les milices communales, le roi au centre avec la bannière d’Oriflamme, et le duc de Bourgogne Eudes III à droite. Les sergents à pied forment un mur de lances pour absorber la charge flamande, tandis que les chevaliers, regroupés en réserves, lancent des contre-charges ciblées. Le centre capétien fixe Otton grâce aux sergents de la prévôté de Paris ; une manœuvre enveloppante menée par Guillaume des Roches et Thomas de Saint-Valery capture les étendards impériaux, forçant la retraite et la fuite d’Otton.

La capture des principaux alliés d’Otton désagrège la coalition : Ferrand reste prisonnier douze ans, Renaud de Boulogne meurt en captivité et l’empereur, discrédité, est déposé au profit de Frédéric II. Jean sans Terre, privé de soutien continental, doit accepter en 1215 la Magna Carta imposée par ses barons. En France, Philippe Auguste confisque les fiefs rebelles, renforce l’administration royale (baillis et prévôts) et devient l’arbitre incontesté du royaume capétien.