Bataille d’Antioche
Résumé
Après la prise d’Antioche grâce à la trahison de Firouz le 3 juin 1098, les croisés se retrouvent encerclés par Kerbogha de Mossoul. Affamés et démoralisés, ils organisent néanmoins le 28 juin une sortie en sept batailles alignées, dirigées par Bohémond, Robert de Flandre, Hugues de Vermandois et Raymond de Saint-Gilles. Les lignes franques percent l’aile gauche musulmane, tandis que l’arrière-garde de Tancrède fixe les Turcs ; Kerbogha, craignant une trahison de ses alliés, ordonne la retraite, laissant Antioche aux croisés.
Contexte historique
Le long siège a épuisé les vivres des croisés, aggravé par la fuite de nombreux pèlerins. La découverte de la Sainte Lance galvanise toutefois les combattants. Kerbogha rassemble des contingents de Mossoul, d’Alep et de Damas et tente d’affamer la ville. Bohémond impose son commandement, négociant que la cité lui revienne si la sortie réussit. Les chefs latins organisent alors une parade liturgique, se confessent et rangent l’armée en formation compacte avant d’ouvrir la porte du Pont.
Déroulement et tactiques
Bohémond dispose l’armée en sept corps étagés pour absorber la pression de la cavalerie turque. Les fantassins forment des lignes serrées protégées par des pavois, soutenus par la cavalerie lourde prête à charger. Lorsque les Turcs tentent d’envelopper l’aile droite, Raymond envoie un détachement pour sécuriser les collines, tandis que Tancrède et Garnier de Gray mènent des contre-charges ciblées. La cohésion des batailles franques, couverte par des archers syriens chrétiens, ruine les tentatives d’encerclement et déclenche la panique dans le camp de Kerbogha.
Conséquences
La débandade musulmane permet aux croisés de sécuriser Antioche, que Bohémond transforme en principauté latine. Baudouin de Boulogne renforce Édesse, tandis que l’armée principale reprend sa marche vers Jérusalem à l’hiver 1098-1099. La coalition musulmane est durablement divisée, chaque émir reprochant à Kerbogha sa gestion de la bataille.
Localisation