Siège d’Acre
Résumé
Du 28 août 1189 au 12 juillet 1191, les armées croisées encerclent Acre. Guy de Lusignan établit un camp au nord, bientôt rejoint par les renforts français menés par Philippe II puis Richard Cœur de Lion. Pendant près de deux ans, combats quotidiens, assauts de tours roulantes et blocus naval étouffent la garnison ayyoubide. Épuisée par la famine et privée d’espoir de secours, la ville capitule aux rois croisés.
Contexte historique
Après Hattin, Acre est devenue le principal port ayyoubide de Palestine. Guy de Lusignan, contesté comme roi, espère reconquérir la ville pour légitimer son autorité. Les contingents français – bourguignons, champenois, picards – arrivent dès 1190, suivis de Philippe II (avril 1191) avec une flotte chargée d’engins de siège, puis de Richard en juin avec ses chevaliers poitevins. Saladin tente à plusieurs reprises de rompre l’encerclement mais ne parvient pas à franchir la ligne de fortifications croisées.
Déroulement et tactiques
Les croisés construisent une double ligne de retranchements : remparts extérieurs pour repousser les attaques de Saladin, palissades intérieures pour maintenir le siège. Philippe fait élever la grande mangonneau 'La Malvoisine' qui bat la porte Saint-Nicolas ; Richard dirige des assauts ciblés et coordonne la flotte pisane et génoise afin de bloquer l’avant-port. Les sapeurs français creusent des mines, incendient les tours ayyoubides au soufre et profitent d’une brèche ouverte le 11 juillet pour forcer la reddition.
Conséquences
La prise d’Acre redonne aux Latins un port profond capable d’accueillir les renforts venus de France et d’Italie. Philippe II, malade, repart mais laisse garnison et ingénieurs ; Richard conserve la ville et y règle le différend de succession entre Guy et Conrad de Montferrat. Le traité impose le versement d’un lourd tribut par Saladin et l’échange de milliers de prisonniers, bien que leur exécution par Richard sur la colline d’Ayyadieh suscite l’indignation musulmane. Acre devient la capitale administrative du royaume de Jérusalem reconstitué.
Localisation