Expédition de Taza

En mai 1937, plusieurs tribus du Rif oriental, jusque-là hostiles à la domination française, reprennent les armes à la suite de tensions foncières et d’un durcissement de la fiscalité coloniale. L’armée française du Maroc, sous les ordres du général Noguès, déclenche une expédition punitive dans la région de Taza, carrefour stratégique entre le Rif et le Moyen Atlas. Les combats durent quatre jours et opposent les troupes coloniales à des groupes berbères bien retranchés dans les montagnes. L’intervention aérienne et l’artillerie s’avèrent décisives pour écraser la résistance.

Même après la reddition d’Abdelkrim en 1926, le Rif reste une zone instable. Les tribus non soumises ou humiliées par le règlement colonial continuent d’entretenir une hostilité active envers l’administration française. En 1937, la crise économique, la pression fiscale, et la réorganisation des terres collectives provoquent une flambée. Les autorités de Rabat craignent une contagion aux régions voisines et décident d’une démonstration de force rapide pour restaurer l’ordre et dissuader toute résurgence organisée.

L’armée française lance une opération combinée depuis Fès et Taza, utilisant des unités légères pour progresser rapidement dans les cols et forêts. Les troupes au sol sont soutenues par une escadrille de Potez 25 qui bombardent les campements et les positions de repli. L’artillerie de montagne pilonne les hauteurs avant les assauts d’infanterie. Des cavaliers spahis nettoient les vallées après les combats. Les rebelles, bien que déterminés, sont dépassés par la coordination et la puissance de feu française. Le commandement coupe leurs lignes d’approvisionnement et isole les poches de résistance.

L’expédition de Taza met fin aux espoirs d’une rébellion généralisée dans le Rif oriental. Elle renforce la domination militaire française mais accentue la défiance des populations locales. Le traumatisme des bombardements aériens et les représailles contre les villages soupçonnés d’avoir aidé les rebelles provoquent une hostilité durable. L’administration coloniale en tire des leçons en renforçant la surveillance militaire dans les zones tribales, tout en limitant les interventions brutales pour éviter une radicalisation plus large.