
Bataille de Targuist
Résumé
Du 13 au 16 avril 1926, les troupes françaises lancent une opération majeure sur Targuist, dernier centre de commandement actif d’Abdelkrim dans le Rif central. Cette bataille intervient après la chute d’Ajdir et l’effondrement du système défensif rifain. Les combats, très violents, sont menés dans les vallées encaissées du Rif, où les troupes d’élite rifaines opposent une résistance acharnée. L’aviation française et les chars jouent un rôle décisif. La prise de Targuist ouvre la voie à la reddition d’Abdelkrim quelques semaines plus tard.
Contexte historique
Après les lourdes défaites de l’automne 1925, les troupes d’Abdelkrim se replient dans les massifs du centre rifain. Targuist devient leur nouveau centre de commandement. Pour les Français, il s’agit d’en finir militairement avant que le conflit ne s’enlise. Pétain planifie une opération d’encerclement méthodique, combinant aviation, artillerie et troupes de montagne. C’est aussi une course contre la montre pour éviter qu’Abdelkrim ne trouve un soutien étranger ou n’ouvre un nouveau front vers l’est. Targuist est donc le dernier verrou stratégique.
Déroulement et tactiques
L’assaut est déclenché à l’aube du 13 avril avec un bombardement aérien et un pilonnage de 155 mm. L’attaque terrestre progresse en deux axes : au sud par des unités légionnaires franchissant les oueds, à l’est par les tirailleurs appuyés par les chars FT. Les Rifains utilisent le terrain avec une efficacité remarquable, tendant plusieurs embuscades. Les goumiers marocains opérant en éclaireurs neutralisent les sentinelles. Le 15 avril, la résistance principale s’effondre. Le 16, les forces françaises pénètrent dans le village et capturent les dépôts logistiques.
Conséquences
La bataille de Targuist marque la fin effective de la capacité militaire organisée des Rifains. Abdelkrim n’a plus de base logistique ni de structure de commandement centralisé. La victoire française ouvre une large brèche dans le Rif central et isole définitivement les dernières poches de résistance. Dans les semaines qui suivent, plusieurs tribus se rendent. Abdelkrim lui-même se constitue prisonnier le 27 mai 1926. La guerre du Rif prend fin. Politiquement, cette victoire assoit la suprématie coloniale franco-espagnole sur le nord du Maroc et clôt une séquence de guerre anti-coloniale intense.