Bataille du canal de Saint-Quentin

La bataille du canal de Saint-Quentin marque une phase décisive de l’offensive des Cent-Jours, visant à percer la ligne Hindenburg, dernier grand système défensif allemand. Cette opération conjointe, impliquant des forces françaises, britanniques, australiennes et américaines, constitue un tournant stratégique. Le franchissement audacieux du canal fortifié provoque la rupture du front allemand et précipite le recul généralisé de leurs forces.

En septembre 1918, la guerre entre dans sa dernière phase. Les Alliés mènent l’offensive des Cent-Jours pour enfoncer les lignes allemandes et forcer la fin du conflit. Le canal de Saint-Quentin, obstacle naturel renforcé par des fortifications allemandes, constitue un verrou crucial de la ligne Hindenburg. Les troupes françaises, en coopération avec la 4e armée britannique, doivent franchir ce canal et enfoncer les défenses dans un assaut coordonné, au moment où l’effondrement moral de l’Allemagne devient palpable.

L’assaut commence le 29 septembre par un barrage d’artillerie massif. Les troupes françaises participent à l’enveloppement du flanc gauche, tandis que les forces britanniques, australiennes et américaines attaquent de front. Les chars Mark V sont utilisés pour appuyer l’infanterie dans la traversée du canal, où les Allemands ont inondé les berges et renforcé les bunkers. Les sapeurs et unités d’assaut franchissent les écluses, posent des passerelles et neutralisent les nids de mitrailleuses. Le 2 octobre, la brèche est ouverte, et les forces alliées progressent rapidement vers l’est.

La rupture du front au canal de Saint-Quentin est un coup fatal porté à la ligne Hindenburg. Cette victoire précipite la retraite allemande sur tout le front occidental et amorce une série de percées irréversibles. L’impact psychologique est immense, à la fois pour les troupes et les opinions publiques. L’Allemagne commence à envisager sérieusement l’armistice. Pour la France, cette opération conjointe symbolise la pleine efficacité de la coordination interalliée, à un moment critique du conflit.