
Bataille de Sébastopol
Résumé
La bataille de Sébastopol marque le point culminant de l'intervention navale française en mer Noire. Alors que la ville est tenue par des éléments blancs soutenus par les Alliés, une vaste mutinerie éclate parmi les marins soviétiques. L’Armée rouge tente de s’emparer de la ville en lançant des attaques terrestres et en s'appuyant sur des soulèvements internes. La situation dégénère rapidement, et les Français doivent évacuer dans la panique. C’est une des plus graves défaites françaises de la campagne de Russie.
Contexte historique
Depuis janvier 1919, les forces françaises occupent le port de Sébastopol aux côtés des Russes blancs. Mais la situation politique est extrêmement instable : la population locale est pro-bolchevique, les marins russes et ukrainiens stationnés dans le port sont gagnés par la propagande révolutionnaire, et l’Armée rouge avance depuis le nord de la Crimée. Le désengagement progressif des Britanniques et le manque de soutien logistique aggravent l’isolement des Français, confrontés à la fois à des ennemis extérieurs et à des mutineries internes.
Déroulement et tactiques
La défense repose sur une ligne côtière appuyée par la flotte alliée, notamment le croiseur *Waldeck-Rousseau*. Les troupes blanches assurent les points d’appui terrestres. Les marins soviétiques mutinés déclenchent une insurrection dans les docks, facilitant l’entrée des unités bolcheviques dans la ville. Les Français tentent des débarquements pour rétablir la situation, mais les désertions, l’absence de cohésion et l’hostilité locale rendent la défense intenable. L’évacuation se fait précipitamment sous le feu, avec plusieurs navires endommagés.
Conséquences
La perte de Sébastopol précipite le retrait français de Crimée et marque la fin de toute tentative sérieuse d’intervention directe dans le sud de la Russie. Cette défaite accélère l’effondrement du moral dans les unités françaises. Des mutineries éclatent même dans la flotte, notamment à bord du *France* et du *Jean Bart*. Politiquement, cette déroute fragilise Clemenceau et alimente les critiques contre l’expédition russe. Elle nourrit aussi une défiance durable des Soviétiques envers la France, considérée comme un ennemi actif de la révolution.