Bataille de Saumur

La bataille de Saumur oppose une poignée de jeunes cadets français, issus de l’École de cavalerie, à une force allemande dix fois supérieure. Refusant d’abandonner le terrain malgré l’annonce de l’effondrement général, les défenseurs organisent une résistance héroïque autour des ponts de la Loire. Durant deux jours, les combats sont acharnés. Les cadets résistent avec discipline et bravoure, détruisent des blindés allemands, mais doivent céder sous le poids du nombre.

À la mi-juin 1940, la déroute française est consommée. Alors que la plupart des unités françaises se replient ou se rendent, les élèves officiers de Saumur, encadrés par leurs instructeurs, décident de défendre les ponts sur la Loire, ultime ligne naturelle de résistance. Ils s'opposent à l’avancée des troupes allemandes du sud de Paris vers Bordeaux. Cette action, totalement volontaire et sans ordre hiérarchique, deviendra un symbole de l’honneur militaire face à la débâcle.

Les cadets organisent une défense en profondeur sur les hauteurs dominant la Loire, minent les ponts, installent des positions de tir dans les bâtiments scolaires, les carrières, et les fermes voisines. Ils mènent des embuscades efficaces sur les colonnes allemandes. De nuit comme de jour, ils harcèlent les positions ennemies. Le 20 juin au soir, face à l’épuisement des munitions et à la pression continue de l’artillerie allemande, la reddition est inévitable.

Militairement, la bataille n’empêche pas l’avancée allemande. Mais elle frappe l’imaginaire collectif français. La conduite des cadets est saluée par les Allemands eux-mêmes. Cette bataille devient l’un des premiers actes de résistance militaire volontaire. Elle est par la suite largement commémorée, et certains de ses participants rejoindront les rangs de la Résistance intérieure ou des Forces françaises libres. Sur le plan symbolique, elle rappelle que l’honneur militaire français ne s’est pas effondré partout en 1940.