Bataille de Salkhad
Résumé
Le 20 juillet 1925, des troupes druzes sous les ordres de Sultan al-Atrash attaquent et s’emparent du poste militaire français de Salkhad, dans le Jabal al-Druze. Ce coup de force inaugure la grande révolte syrienne contre le mandat français. L'affrontement est bref mais décisif. Les troupes françaises, encerclées, sont dépassées numériquement et militairement. Leur reddition entraîne une onde de choc politique à Damas et marque le début d’un soulèvement généralisé dans le sud syrien.
Contexte historique
Depuis 1920, la France administre la Syrie sous mandat de la SDN. Le Jabal al-Druze, région montagneuse semi-autonome, est profondément hostile à l'autorité coloniale. En 1925, les tensions explosent après l’arrestation de plusieurs chefs druzes par les autorités françaises. Sultan al-Atrash lance alors une insurrection armée. Salkhad, point avancé de la présence militaire française dans la région, devient la première cible. Sa chute galvanise les tribus et fait basculer la contestation dans l’affrontement direct.
Déroulement et tactiques
Les forces druzes mènent une attaque surprise à l’aube, encerclant le poste militaire à cheval. Le commandant Normand tente une sortie mais est immédiatement acculé. Les druzes coupent les communications et détruisent le dépôt de munitions. Les tirs nourris, depuis les hauteurs, empêchent toute manœuvre de repli. Après une journée de siège, la garnison se rend. Le lendemain, les officiers sont faits prisonniers et le commandant exécuté publiquement sur ordre de Sultan al-Atrash, pour symboliser le rejet du mandat.
Conséquences
La prise de Salkhad marque le début de la grande révolte syrienne (1925–1927). Elle déclenche une insurrection massive dans tout le Jabal al-Druze, puis à Damas, Homs et Alep. Militairement, c’est une humiliation pour la France, contrainte d’envoyer en urgence des renforts depuis Beyrouth et l’Afrique du Nord. Politiquement, elle précipite le durcissement du mandat français, avec des répressions brutales à venir. Cette bataille est encore aujourd’hui un symbole majeur de la résistance nationale syrienne.