Bataille de Saïgon
Résumé
La bataille de Saïgon marque l’effondrement final de l’influence française en Indochine. Alors que la France s’apprête à évacuer le Vietnam, la ville s’embrase lors d’affrontements entre les forces du Premier ministre Ngô Đình Diệm et les puissantes sectes armées. Les troupes françaises, retranchées dans leur zone d’occupation, sont contraintes à la neutralité puis à la retraite, avant d’évacuer définitivement le pays. Cette bataille accélère la prise de contrôle de Saïgon par le régime sud-vietnamien et la transition vers l’influence américaine.
Contexte historique
Après Diên Biên Phu et les accords de Genève (1954), la France doit quitter progressivement l’Indochine. Le vide laissé à Saïgon provoque une lutte de pouvoir entre l’Armée nationale vietnamienne soutenue par les Américains, et des groupes armés (Binh Xuyen, Hòa Hảo, Cao Đài) qui contrôlaient des quartiers entiers. L’administration française tente de préserver l’ordre et la sécurité de ses ressortissants dans un contexte chaotique.
Déroulement et tactiques
L’ANV lance une vaste offensive contre les quartiers tenus par les Binh Xuyen, utilisant chars, artillerie et troupes motorisées dans des combats de rue très violents. Les troupes françaises, confinées dans le secteur portuaire et diplomatique, organisent la défense passive et assurent l’évacuation des civils européens sous protection militaire et navale. Les échanges de tirs sont sporadiques avec les milices locales, mais la doctrine officielle impose la neutralité stricte.
Conséquences
La bataille accélère le retrait total des troupes françaises du Vietnam, consacre la victoire politique et militaire de Ngô Đình Diệm, et marque le transfert définitif d’influence vers les États-Unis. Elle annonce la fermeture d’une ère coloniale de près d’un siècle en Indochine, et ouvre la voie à la guerre du Vietnam, opposant désormais Nord et Sud. Pour la France, c’est la fin du chapitre indochinois et le début du basculement stratégique vers l’Afrique du Nord.