Bataille d'Odessa

Dès décembre 1918, la France, avec le soutien de la Grande-Bretagne, déploie des troupes à Odessa pour soutenir les armées blanches russes face aux bolcheviks. L’objectif est double : contrer l’influence soviétique et protéger les intérêts français dans la mer Noire. L’Armée rouge lance une vaste contre-offensive dès janvier 1919. Le siège d’Odessa s’intensifie jusqu’en avril. Malgré une défense organisée, le rapport de force est trop déséquilibré. L’évacuation précipitée du port marque la première grande défaite française post-1918.

Après l’armistice de novembre 1918, la France décide d’intervenir en Russie méridionale pour appuyer les forces anti-bolcheviques. La zone d’Odessa est alors contrôlée par les Russes blancs, mais menacée par l’Armée rouge. L'opération, très controversée, est menée sans soutien clair de la population locale, qui est hostile ou indifférente. Les soldats français, épuisés et peu motivés, sont confrontés à une guérilla urbaine, des sabotages, et une offensive de plus en plus organisée de la part des troupes soviétiques.

La défense d'Odessa repose sur un dispositif en arc autour de la ville, avec artillerie côtière, infanterie coloniale, et soutien naval. L'ennemi utilise des assauts par vagues, la propagande locale et des infiltrations civiles. Les forces françaises, malgré leur supériorité technique, sont désorganisées, peu coordonnées avec les Russes blancs et mal acclimatées. L’attaque finale de l’Armée rouge en mars provoque des pertes importantes. La retraite se fait par mer, sous pression, entre le 4 et le 6 avril.

La bataille d’Odessa est un tournant dans l'intervention française en Russie. Elle révèle l’isolement diplomatique de la France sur le front de l’Est et l’inutilité de l’effort militaire dans une guerre civile où les troupes sont perçues comme des occupants. L’opinion publique française condamne rapidement l’opération. Politiquement, cette défaite contribue à l’abandon progressif de l’intervention en Russie. Militairement, elle marque le début d’une série de replis dans le sud russe. Elle aura aussi un impact durable sur la perception soviétique de l’hostilité française.