Bataille de Montélimar

La bataille de Montélimar est un affrontement clé dans la remontée de la vallée du Rhône. Après le débarquement de Provence, les forces alliées cherchent à intercepter la retraite de la 19e armée allemande. Le verrou stratégique de Montélimar, contrôlant l’axe nord-sud de la vallée, devient l’enjeu d’une série de combats acharnés entre la Task Force Butler (américano-française) et des unités allemandes. Bien que les Allemands réussissent à évacuer une partie de leurs forces, la bataille désorganise gravement leur retraite et inflige des pertes considérables.

Dans les jours qui suivent le débarquement du 15 août 1944, les forces alliées progressent rapidement. Le Haut Commandement américain ordonne une manœuvre d'encerclement des forces allemandes en retraite vers le nord. Montélimar représente un point de passage vital entre Avignon et Lyon. Les Allemands, comprenant l’importance du lieu, y engagent leur 11e Panzerdivision pour couvrir leur retrait. Les troupes françaises de la 1re armée combattent aux côtés des Américains pour couper la route au repli allemand, dans une bataille où le terrain accidenté, la chaleur et les embuscades jouent un rôle majeur.

La Task Force Butler progresse rapidement par les routes secondaires pour couper la Nationale 7 à hauteur de Montélimar. Les forces franco-américaines s’installent sur les hauteurs dominant la ville et la vallée. Des batteries d’artillerie pilonnent la route et les convois allemands. Les troupes françaises prennent part aux affrontements autour des villages de Livron, Loriol, et du plateau d’Allan. L’ennemi, bien équipé, contre-attaque à plusieurs reprises avec ses chars Panther et sa supériorité locale. Les Alliés parviennent cependant à contenir l’offensive et à infliger des pertes sévères, en tenant plusieurs jours la position malgré leur infériorité numérique.

Bien que la 19e armée allemande parvienne à sauver une partie de ses effectifs, la bataille de Montélimar retarde sa retraite et brise son organisation. Près de 15 000 Allemands seront capturés dans les jours suivants. L’axe stratégique Lyon-Marseille est sécurisé. C’est aussi une victoire symbolique : les troupes françaises combattent en première ligne pour libérer leur territoire et démontrent leur efficacité militaire aux côtés des Alliés. Cette bataille permet d’ouvrir la route de la vallée du Rhône jusqu’à Lyon, qui sera libérée quelques jours plus tard.