Bataille de Montdidier et Lassigny

La bataille de Montdidier et Lassigny est lancée par le général Mangin dans le but d’élargir la zone de rupture ouverte par la victoire alliée à Amiens. Tandis que les Britanniques et les Canadiens enfoncent les lignes allemandes plus au nord, les troupes françaises engagent une offensive locale afin de déloger les forces allemandes solidement retranchées dans le massif boisé du Lassigny. Le succès rapide de l’opération contribue à fragiliser encore davantage le front allemand.

Après le succès de la Seconde bataille de la Marne et le lancement de l’Offensive des Cent-Jours début août, les Alliés cherchent à maintenir une pression constante sur les forces allemandes. L’opération sur Montdidier et Lassigny est confiée à Mangin, connu pour ses attaques brutales et ses manœuvres de débordement. La zone visée est fortement défendue, notamment le Mont de Lassigny, position stratégique qui bloque l’accès à la Picardie.

L’offensive débute par une préparation d’artillerie intense durant la nuit du 9 au 10 août. Le 10 au matin, plusieurs divisions françaises attaquent sur un front étroit, utilisant l’infiltration par petits groupes et l’appui rapproché de l’artillerie. Des chars Renault FT sont engagés dans les secteurs dégagés, tandis que l’infanterie de Mangin, appuyée par l’aviation, progresse dans les forêts et ravins. Malgré la résistance allemande sur les hauteurs, les forces françaises parviennent à encercler le massif de Lassigny et à prendre le Mont éponyme le 12 août.

Cette victoire, bien que locale, a des effets importants : elle prive les Allemands d’une position dominante et sécurise le flanc gauche de l’offensive alliée vers l’est. Elle participe à l’érosion de la cohésion tactique allemande, déjà mise à mal depuis la Marne. Elle confirme également la pleine capacité offensive retrouvée de l’armée française en 1918. La bataille est un des jalons de l’Offensive des Cent-Jours qui mènera à l’effondrement progressif du front allemand.