Bataille de Montcornet
Résumé
Le 17 mai 1940, le colonel Charles de Gaulle, récemment promu à la tête de la 4e division cuirassée, tente une contre-offensive audacieuse à Montcornet, dans l’Aisne. Face à la percée allemande opérée à Sedan, il reçoit pour mission de retarder l’avancée ennemie. De Gaulle lance ses chars sans appui d’infanterie ni couverture aérienne. Les troupes françaises parviennent à atteindre Montcornet, détruisent des convois logistiques allemands et désorganisent temporairement l’arrière du XIXe corps blindé. Toutefois, le manque de soutien et l’intervention rapide de la Luftwaffe forcent le repli.
Contexte historique
À ce moment de la campagne, l’armée française est en pleine retraite. De Gaulle propose de lancer une contre-attaque mécanisée pour perturber la logistique allemande. Malgré le peu de moyens et une préparation précipitée, il obtient l’accord du commandement. L’opération s’inscrit dans une tentative désespérée de freiner l’avance allemande vers l’ouest. C’est aussi une des premières tentatives françaises d’utilisation de divisions blindées de manière autonome, selon une conception que De Gaulle défendait depuis des années.
Déroulement et tactiques
L’assaut est lancé à l’aube, avec un axe de progression rapide vers Montcornet. Les chars français, puissants mais lents, avancent sans appui aérien ni infanterie motorisée. Ils affrontent des forces allemandes surprises mais rapidement soutenues par des attaques aériennes. De Gaulle organise des replis échelonnés, couvrant les unités les plus exposées. Malgré des résultats tactiques initiaux prometteurs, le déséquilibre stratégique empêche toute exploitation de l’action.
Conséquences
La bataille de Montcornet démontre qu’une action mécanisée française bien menée peut désorganiser l’ennemi. Elle donne à De Gaulle une notoriété militaire grandissante. Toutefois, sans soutien du haut commandement ni coordination globale, l’impact stratégique est nul. Les Allemands poursuivent leur avance. Pour l’histoire, Montcornet reste une démonstration de volonté face à l’effondrement général de l’armée française, et un jalon dans l’ascension de De Gaulle.