Bataille de Lille

Du 28 au 31 mai 1940, les troupes françaises du général Molinié défendent farouchement Lille, encerclées par des forces allemandes très supérieures en nombre. Tandis que les forces britanniques et une partie des Français se replient vers Dunkerque pour évacuation, les unités restées à Lille ralentissent l’avance allemande par une résistance opiniâtre dans les rues, les faubourgs et les bâtiments publics. La bataille se termine par une capitulation honorable, saluée même par les Allemands.

À ce stade de la campagne, les forces alliées au nord sont pratiquement encerclées dans une poche côtière. Pour couvrir le repli vers Dunkerque, des unités françaises, dont les 15e, 16e et 25e divisions d’infanterie motorisée, sont volontairement laissées en arrière. Leur mission est de tenir le plus longtemps possible pour retarder l’encerclement total. La ville de Lille devient alors un bastion de résistance symbolique et stratégique.

Les Français s’organisent en défense urbaine, profitant de la densité bâtie pour compenser leur infériorité numérique. L’artillerie française, bien positionnée, inflige des pertes significatives aux Allemands dans les premières heures. Des contre-attaques locales permettent de regagner du terrain dans certains quartiers. Les combats de rue sont acharnés et ralentissent considérablement l’avancée allemande. L’absence de munitions, de vivres et l’écrasante supériorité aérienne allemande finissent par imposer la reddition.

La bataille de Lille permet de gagner plusieurs jours précieux pour l’évacuation de plus de 300 000 soldats alliés à Dunkerque. Bien que la ville tombe, la ténacité de la défense française constitue un des rares actes d’éclat militaire de la campagne de 1940. Les Allemands eux-mêmes reconnaissent la bravoure des défenseurs. Sur le plan stratégique, cette bataille illustre les sacrifices consentis pour permettre le retrait de la BEF et de certaines unités françaises par la mer.