
Bataille de Khan Arnaba
Résumé
Le 22 juillet 1919, dans un contexte d’hostilité croissante à l’encontre du mandat français en Syrie, des forces arabes et druzes attaquent les troupes françaises stationnées près de Khan Arnaba, sur le plateau du Golan. L’objectif des insurgés est de bloquer l’avancée française vers Damas. Les troupes françaises, mieux équipées et appuyées par des blindés et une aviation légère, repoussent l’attaque et sécurisent le plateau. Cette victoire marque une étape importante dans la consolidation du contrôle colonial français sur la région.
Contexte historique
Après la défaite de l’Empire ottoman, la France obtient le mandat sur la Syrie et le Liban. Mais de nombreuses populations locales, notamment druzes, bédouines et nationalistes arabes, refusent cette tutelle. Le Golan devient un point stratégique, entre le Liban français et la Syrie centrale. Les Français y installent des garnisons, suscitant des raids réguliers. La bataille de Khan Arnaba est l’un des premiers affrontements ouverts entre les forces du mandat et les résistants locaux, dans un climat de tension croissante autour du contrôle de Damas.
Déroulement et tactiques
Les insurgés utilisent une tactique d’encerclement, avec attaques nocturnes et embuscades dans les collines. Les Français ripostent en formant une colonne mobile appuyée par des blindés Renault FT et de l’artillerie légère. L’intervention rapide de l’aviation permet d’éclairer les positions ennemies. Une contre-attaque à la baïonnette menée par les tirailleurs sénégalais, soutenue par des salves d’artillerie, brise les lignes druzes. Les combats se terminent dans le village même, où les derniers résistants sont capturés ou dispersés.
Conséquences
La victoire de Khan Arnaba permet aux Français de contrôler solidement l’entrée du Golan et d’assurer une route vers Damas. Elle inaugure une série de campagnes destinées à écraser la résistance à la présence française dans la région. Militairement, elle démontre la supériorité matérielle des forces du mandat. Politiquement, elle marque le début d’une confrontation de longue durée avec les populations druzes et arabes, qui culminera avec la grande révolte syrienne de 1925. Elle jette aussi les bases du tracé des zones de sécurité autour de Damas.