Bataille d'Izmaïl

En avril 1919, les troupes françaises et leurs alliés grecs, établis à Izmaïl, sont attaqués par les forces soviétiques qui tentent de reprendre le contrôle du bas Danube. La marine française, déployée sur le fleuve, joue un rôle décisif en soutenant les défenses terrestres. Après trois jours de combats, les Soviétiques sont repoussés, marquant une des rares victoires françaises dans cette région durant l'intervention en Russie.

La ville d’Izmaïl, ancien bastion ottoman puis russe, est occupée depuis 1918 par les troupes françaises et grecques, dans le cadre du soutien aux Roumains et aux Russes blancs contre les bolcheviks. Sa position stratégique sur le Danube, proche de la mer Noire, en fait un objectif prioritaire pour l’Armée rouge. Celle-ci tente de percer les lignes alliées dans le sud bessarabien afin de couper les communications fluviales et d'étendre son contrôle sur la région. L’attaque d’Izmaïl s’inscrit dans cette stratégie d’expansion bolchevique dans les Balkans.

Les Soviétiques engagent une attaque de nuit coordonnée depuis la rive est du Danube, combinant tirs d’artillerie et traversées sur embarcations légères. La défense s’organise autour de batteries côtières et de barrages fluviaux. Les vedettes blindées françaises mènent des patrouilles offensives sur le fleuve pour interdire tout débarquement. Les combats sont acharnés dans les faubourgs de la ville. Grâce à une contre-attaque menée par les forces grecques et un appui naval intense, les lignes sont maintenues et l’ennemi est contraint de se replier.

Cette victoire renforce temporairement la position alliée sur le Danube et retarde l’effondrement du front sud. Elle montre l’efficacité de la coopération navale-fluviale franco-hellénique. Cependant, elle ne suffit pas à inverser la tendance générale, marquée par des pertes de terrain continues. Elle a une valeur surtout symbolique pour la France, démontrant que des batailles peuvent encore être remportées dans un contexte d’échec global de l’intervention. Militairement, la bataille assure quelques semaines de répit à la présence française en Bessarabie.