Bataille de Hải Phòng

La bataille de Hải Phòng marque l'ouverture du conflit d’Indochine. Après des tensions autour du contrôle du port, un incident entre douaniers et militaires français et forces Việt Minh dégénère en affrontements ouverts. L’état-major français ordonne la prise totale de la ville, et un bombardement massif de l’artillerie navale est déclenché. Les combats de rue sont violents et provoquent des destructions et de lourdes pertes civiles. La ville est prise en moins d’une semaine, mais l’épisode précipite la guerre totale entre la France et le Việt Minh.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France tente de rétablir son autorité en Indochine face à la montée du nationalisme vietnamien incarné par le Việt Minh. Après des accords fragiles en 1946, la situation se détériore rapidement. Hải Phòng, port stratégique sur le golfe du Tonkin, devient le point de friction principal. Un accrochage entre une jonque chinoise et les autorités françaises déclenche une crise majeure.

Les Français imposent un ultimatum puis déclenchent l’opération avec un pilonnage massif du port par la marine (croiseur Suffren, aviso Chevreuil), suivi de l’entrée des troupes de marine et de la Légion étrangère. Les combats se déroulent rue par rue, avec usage intensif de blindés légers et de mortiers. Les Việt Minh, retranchés dans les quartiers populaires, mènent une défense acharnée avant d’être submergés ou contraints à la retraite.

La prise brutale de Hải Phòng scelle la rupture définitive entre la France et le Việt Minh. L’événement provoque un choc au Vietnam, radicalise la résistance, et convainc Hồ Chí Minh de préparer la guerre totale. Sur le plan international, la bataille ternit l’image de la France, accusée de répression sanglante, et marque le début officiel de la première guerre d’Indochine (1946–1954).