
Bataille de Guillemont
Résumé
La bataille de Guillemont marque un tournant dans la progression alliée sur la Somme. Du 3 au 6 septembre 1916, les divisions françaises et britanniques, après des semaines de combats infructueux, lancent une attaque coordonnée contre le village fortifié de Guillemont. Les tranchées, bunkers et nids de mitrailleuses allemands résistent aux premiers assauts, mais l’artillerie alliée pilonne sans relâche le secteur. Le 20e corps d’armée français, appuyé par les Britanniques, parvient à percer les lignes, isolant le village. Les combats de rue, la résistance acharnée des défenseurs allemands et l’utilisation de grenades, de lance-flammes et de mitrailleuses rendent la prise de Guillemont particulièrement coûteuse. Les Alliés prennent finalement le village, ouvrant la voie vers Ginchy et l’intérieur du dispositif allemand. Guillemont est anéanti, mais sa chute brise la résistance sur la crête et permet aux Alliés de relancer l’offensive vers l’est.
Contexte historique
Depuis juillet 1916, Guillemont forme l’un des verrous du front allemand sur la Somme, protégé par un réseau de tranchées, de blockhaus et de redoutes. Sa position stratégique, sur la route de Péronne et de Ginchy, en fait une cible prioritaire pour l’état-major allié. Après de nombreux assauts infructueux et des pertes énormes (notamment pour la 16th Irish Division et les South African Brigade à Delville Wood), Français et Britanniques décident d’une action conjointe. La coordination est renforcée : préparation d’artillerie, progression en tenailles, appui de l’aviation. Les troupes sont épuisées, le terrain est dévasté par les cratères, la pluie et la boue compliquent toute avancée. Guillemont, réduit à l’état de ruines, est défendu maison par maison, cave par cave.
Déroulement et tactiques
L’offensive commence par un pilonnage massif de l’artillerie franco-britannique. Les vagues d’infanterie progressent derrière le barrage roulant, les Français attaquent au sud, les Britanniques à l’ouest et au nord. Les assauts se heurtent aux mitrailleuses et aux abris bétonnés, mais la pression alliée, la coordination des tirs et des mouvements permettent de progresser. Les combats de rue et de tranchées sont féroces : grenades, lance-flammes, corps à corps dans les caves et les cratères. Les contre-attaques allemandes, bien organisées, sont repoussées par des tirs croisés et des barrages d’artillerie. La capture du cimetière, du château et de la gare de Guillemont scelle la victoire. L’aviation alliée assure la reconnaissance et l’interdiction aérienne.
Conséquences
La prise de Guillemont est une victoire tactique et morale majeure pour les Alliés, qui brisent enfin la résistance allemande sur ce secteur après deux mois d’échecs sanglants. La voie est ouverte vers Ginchy, Lesbœufs et la crête de Morval. Les Allemands perdent une position clé et doivent replier leur ligne sur la 'Seconde Position'. Les pertes humaines sont élevées, notamment chez les Britanniques, Irlandais, Sud-Africains et Français. Guillemont, détruit, reste un symbole de la coopération interalliée et du coût de la guerre de position. Sur le plan tactique, la bataille confirme la nécessité d’une préparation minutieuse, de la coordination artillerie-infanterie et de la guerre d’attrition sur la Somme.