
Bataille d’El Hammam
Résumé
Le 19 mai 1924, les troupes françaises déclenchent une vaste offensive contre les positions fortifiées d’El Hammam, au cœur du Rif occidental. Cette bataille s’inscrit dans le plan d'encerclement d’Abdelkrim par le sud et l’ouest. Après une préparation d’artillerie massive et des bombardements aériens ciblés, les unités de choc françaises progressent dans les gorges et versants accidentés. Malgré une défense farouche des Rifains, la ligne cède en fin de journée. La victoire française à El Hammam marque un tournant dans la guerre du Rif.
Contexte historique
Depuis la victoire de Beni Bou Yahi, les Français planifient une jonction avec les forces espagnoles dans le nord, afin d’écraser les bastions d’Abdelkrim. El Hammam constitue une position-clef entre les montagnes d’Ajdir et les vallées du nord. Les forces rifaines y concentrent une partie de leur résistance, pensant y freiner l’avancée coloniale. Pour l’état-major français, il est impératif de neutraliser cette ligne avant de lancer l’offensive générale de l’été. La bataille d’El Hammam est donc conçue comme une opération préparatoire majeure.
Déroulement et tactiques
Les Français mènent une offensive en tenaille : les zouaves et tirailleurs attaquent de front, pendant que la Légion opère un contournement par les crêtes sud. Les batteries lourdes neutralisent les points fortifiés avant l’assaut. L’aviation tactique cible les lignes de ravitaillement rifaines. La progression est lente en matinée mais accélère l’après-midi après la destruction d’un poste de commandement ennemi par un obus de 155 mm. Un escadron blindé (chars FT) sécurise les plateaux arrière. La résistance s’effondre en fin de journée.
Conséquences
La prise d’El Hammam désorganise profondément la défense rifaine à l’ouest. Abdelkrim perd un point d’appui logistique majeur et plusieurs chefs tribaux y sont tués ou capturés. Cette victoire permet aux Français de sécuriser leur flanc gauche et de préparer l’étape suivante : la poussée vers Ajdir et la coordination avec le futur débarquement espagnol d’Alhucemas. Politiquement, la bataille renforce la légitimité de l’alliance franco-espagnole. Pour les Rifains, elle représente un choc stratégique, précipitant un repli général vers les hauteurs du nord.