
Bataille de Dhar Obeïdallah
Résumé
Le 27 avril 1921, les troupes françaises du colonel Laverdure lancent une expédition punitive contre les tribus zayanes retranchées dans le secteur montagneux de Dhar Obeïdallah. Mal renseignées et sous-estimant la résistance locale, elles tombent dans une embuscade tendue par les hommes de Moha ou Hammou. La colonne est encerclée, privée de ravitaillement et subit de lourdes pertes. C’est une défaite marquante pour la France dans le Moyen Atlas, prélude à une instabilité grandissante qui culminera dans la guerre du Rif l’année suivante.
Contexte historique
Depuis l’établissement du protectorat français au Maroc en 1912, de nombreuses tribus de l’Atlas refusent la domination coloniale. Les Zayanes, en particulier, mènent une résistance constante dans les montagnes du Moyen Atlas. Malgré des accords de pacification précaires, les tensions montent début 1921. Une colonne française est envoyée en représailles contre les attaques de villages alliés. Laverdure décide de frapper fort pour mater les insurgés mais sous-estime gravement leur préparation et leur armement.
Déroulement et tactiques
Les troupes françaises progressent en formation serrée dans un terrain montagneux difficile, sans couverture aérienne. Les Berbères, bien positionnés sur les hauteurs, déclenchent une attaque coordonnée sur les flancs de la colonne, utilisant leur connaissance du terrain pour isoler l’avant-garde. Les tentatives françaises de repli sont entravées par la perte de munitions et le harcèlement constant. L’artillerie ne peut être déployée efficacement. Après plusieurs heures d’encerclement, la position est submergée.
Conséquences
Cette défaite ébranle la stratégie de pacification française dans le centre du Maroc. La mort du colonel Laverdure choque l’état-major colonial. Elle pousse la France à renforcer considérablement son dispositif militaire dans la région et à reconsidérer sa tactique, notamment en introduisant des moyens aériens de reconnaissance. Sur le plan politique, l’échec alimente la propagande anti-coloniale au Maroc et en métropole. Elle marque surtout un tournant : les Berbères prennent confiance, annonçant les soulèvements majeurs à venir dans le Rif.