
Révolte de Damas
Résumé
En octobre 1936, alors que des négociations de transfert de souveraineté sont en cours entre la France et le Bloc National Syrien, des troubles éclatent dans Damas. Une insurrection organisée envahit plusieurs quartiers de la capitale. L’administration du mandat, prise au dépourvu, réagit en déployant massivement les troupes. Les combats s'étalent sur trois jours, principalement dans les faubourgs populaires et autour du quartier de Midan, bastion du nationalisme syrien. L’armée française reprend progressivement le contrôle par une répression méthodique et brutale.
Contexte historique
Depuis 1935, le mouvement nationaliste syrien connaît un essor significatif sous l’impulsion du Bloc National. La révolte de Damas intervient dans un climat politique instable, alors que la France tente de négocier un traité de transition vers l’indépendance tout en conservant des garanties stratégiques. La jeunesse syrienne, frustrée par la lenteur des pourparlers et la répression coloniale, prend les armes à Damas. Cette révolte est symptomatique des contradictions du mandat français, tiraillé entre pressions internationales et volonté de maintien de l’ordre colonial.
Déroulement et tactiques
L’insurrection débute par des attaques coordonnées contre des postes de police, des symboles de l’administration coloniale et des patrouilles militaires. Les insurgés utilisent les ruelles et toits de la vieille ville pour organiser des embuscades. L’armée française riposte par un déploiement progressif d’unités blindées et de sections motorisées, appuyées par des mitrailleuses et des bombardements aériens ciblés sur les quartiers en rébellion. L’encerclement, les fouilles maison par maison et les exécutions sommaires marquent l’intervention française.
Conséquences
La révolte de Damas est un échec militaire pour les insurgés, mais elle accélère paradoxalement le processus politique. La brutalité de la répression choque l’opinion internationale, notamment la Grande-Bretagne, et pousse Paris à finaliser l’accord de 1936 reconnaissant une forme d’indépendance syrienne (jamais ratifiée). Sur le terrain, la répression durcit les lignes, radicalise une partie de la jeunesse syrienne et affaiblit la légitimité du mandat. Cette insurrection marque l’un des moments charnières de la décolonisation au Levant.