Troisième bataille de Champagne 1915 • Époque Contemporaine
Découverte de la bataille
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Troisième bataille de Champagne

Époque Contemporaine Bataille indécise
Importance historique :

Résumé

La troisième bataille de Champagne marque l’une des plus grandes offensives alliées de 1915, menée simultanément avec celle d’Artois. Préparée par un bombardement d’artillerie sans précédent (plus de 4 millions d’obus tirés), l’offensive est lancée le 25 septembre sur un front de 30 km. Les troupes françaises s’emparent de plusieurs lignes de tranchées et progressent sur le saillant de Massiges et le secteur de Tahure. Mais la profondeur des défenses allemandes, la résistance acharnée et le manque de réserves empêchent d’exploiter les premiers succès. Après une semaine de combats effroyables, les attaques s’épuisent dans la boue, les barbelés et le feu croisé des mitrailleuses. Aucun gain stratégique n’est réalisé.

Contexte historique

L’offensive de Champagne est conçue comme une percée coordonnée avec les Britanniques en Artois et les Russes sur le front de l’Est. Joffre espère en finir avec la guerre de position par une attaque d’ensemble, exploitant la supériorité de l’artillerie alliée et la fatigue allemande. Les préparatifs sont énormes : concentration de troupes, accumulation d’obus, introduction des premières grenades à main françaises et de nouveaux canons. Mais les Allemands ont construit trois lignes de défense profondes, bardées de réseaux de barbelés, abris bétonnés et blockhaus. Le moral français est élevé au départ, mais les pertes de l’année pèsent lourdement sur les effectifs.

Déroulement et tactiques

L’assaut débute par un bombardement d’artillerie massif, puis des vagues d’infanterie tentent de franchir les barbelés et d’enlever les tranchées ennemies. Les premiers jours voient quelques succès : prise de la butte de Tahure, pénétration jusqu’à la troisième ligne ennemie sur certains secteurs (Massiges, Navarin). Mais le manque de réserves fraîches, la désorganisation des communications et la réaction rapide des contre-attaques allemandes stoppent l’avance. Les combats dégénèrent en affrontements de tranchées, de mines, de grenades et de corps à corps sanglants. Les attaques de nuit et l’emploi des lance-flammes font leur apparition. La pluie, la boue et la fatigue épuisent les troupes.

Conséquences

La troisième bataille de Champagne se solde par une hécatombe sans précédent : plus de 140 000 Français hors de combat en dix jours. Les gains territoriaux sont négligeables, l’objectif de percer la ligne allemande échoue totalement. Le moral de l’armée française en sort gravement ébranlé, de même que la crédibilité de la stratégie des 'attaques à outrance'. Sur le plan tactique, la bataille accélère la réflexion sur de nouvelles méthodes : emploi accru de l’artillerie, développement des grenades, premières tentatives d’infiltration et réflexion sur l’emploi des blindés à venir. La Champagne restera, jusqu’à la fin du conflit, l’un des cimetières de l’infanterie française.

Localisation

Lieu : Champagne, secteur Massiges – Souain – Tahure – Navarin, Marne, France
Coordonnées : 49.225°N, 4.663 °E