Deuxième bataille de Champagne (offensive d’hiver 1915) 1915 • Époque Contemporaine
Découverte de la bataille
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Deuxième bataille de Champagne (offensive d’hiver 1915)

Époque Contemporaine Bataille indécise
Importance historique :

Résumé

La deuxième bataille de Champagne, menée de la mi-février à la mi-mars 1915, s’inscrit dans la continuité des offensives d’hiver françaises. L’état-major veut tester de nouvelles méthodes d’attaque : bombardement intensif, vagues d’assaut en profondeur, attaques coordonnées sur un large front. Les troupes françaises, massées autour de Massiges, Perthes et Beauséjour, lancent des assauts répétés contre les lignes allemandes. Malgré des succès initiaux (prises de tranchées avancées, progression de plusieurs kilomètres par endroits), les défenses ennemies résistent. Le terrain détrempé, la fatigue et les contre-attaques allemandes empêchent toute percée décisive. Au bout d’un mois d’affrontements et d’hécatombes, l’offensive est arrêtée sur ordre de Joffre.

Contexte historique

Après l’enlisement de la première bataille de Champagne, le haut commandement français souhaite profiter de l’hiver pour user l’ennemi, desserrer l’étau sur Reims et soulager la pression sur le secteur de Verdun. La Champagne, plateau crayeux propice à la manœuvre d’infanterie mais difficile à fortifier, est considérée comme la 'porte d’entrée' vers la Lorraine allemande. Les Allemands, prévenus, multiplient les tranchées, abris et réseaux de barbelés. Les conditions de vie sont effroyables : boue, neige, ravitaillement chaotique, moral en berne chez les troupes.

Déroulement et tactiques

L’offensive commence par une préparation d’artillerie plus intense et mieux coordonnée qu’en 1914, utilisant les premiers tirs de barrage 'roulant' (feu mobile devant l’infanterie). Les vagues d’assaut, composées de plusieurs divisions, s’élancent sur des fronts larges, progressent parfois de plusieurs centaines de mètres, capturent des réseaux de tranchées et des points d’appui (ferme de Beauséjour, cimetière de Perthes). Mais les réserves allemandes contre-attaquent systématiquement, appuyées par une artillerie puissante et une organisation défensive en profondeur. Les Français tentent des attaques de nuit, des infiltrations et des coups de main, mais chaque avancée coûte cher. L’épuisement, les pertes, et la supériorité défensive allemande obligent finalement à l’arrêt de l’offensive.

Conséquences

La deuxième bataille de Champagne est un nouvel échec coûteux pour l’armée française. Les pertes, effroyables pour des gains minimes, sapent le moral des troupes et la confiance dans la stratégie d’attaque frontale. La leçon est amère : sans supériorité d’artillerie ni surprise, aucune percée n’est possible. Sur le plan tactique, la bataille accélère la modernisation de l’artillerie, l’amélioration de la coordination et la réflexion sur les attaques combinées (préfiguration des offensives de 1917–1918). Pour la population, la Champagne devient le symbole du 'bouchon sanglant' du front, où des dizaines de milliers d’hommes tombent pour quelques kilomètres de boue.

Localisation

Lieu : Champagne, secteur Massiges – Perthes-lès-Hurlus – Beauséjour, Marne, France
Coordonnées : 49.22°N, 4.78 °E