Bataille d’Amiens

La bataille d’Amiens marque le début de l’offensive alliée massive qui conduira à l’armistice. Coordonnée entre les forces françaises, britanniques, canadiennes et australiennes, elle surprend totalement les Allemands par son efficacité, sa rapidité et son emploi combiné de l’infanterie, de l’artillerie, des chars et de l’aviation. Le 8 août est qualifié par Ludendorff de 'jour de deuil de l’armée allemande'. Cette offensive brise le moral allemand et amorce leur repli stratégique.

Après avoir stoppé les dernières offensives allemandes de l'été, les Alliés, désormais renforcés par l’arrivée massive de troupes américaines et l’usage stratégique des chars d’assaut, décident de reprendre l’initiative. Le général Foch coordonne un plan offensif global. Le secteur d’Amiens est choisi pour sa valeur stratégique (nœud ferroviaire et logistique) et pour la faiblesse perçue du dispositif allemand. L’attaque débute dans un climat de confiance retrouvée chez les Alliés, avec une parfaite coordination interalliée.

L’offensive s’appuie sur la surprise totale : aucune préparation d’artillerie préalable n’est effectuée pour préserver l’effet de choc. Le 8 août à 4h20, l’attaque commence simultanément sur un large front. L’infanterie est appuyée par plus de 500 chars britanniques et français (notamment des Renault FT), par un barrage roulant mobile, et par l’aviation alliée. L’artillerie française pilonne les lignes arrière et les nœuds de communication. Les Canadiens percent au nord, les Australiens au centre, et les Français avancent rapidement au sud. En trois jours, le front allemand est enfoncé sur plus de 20 km.

La bataille d’Amiens constitue un tournant décisif du conflit : les pertes humaines et morales sont telles que l’état-major allemand envisage pour la première fois une fin proche de la guerre. Des dizaines de milliers de soldats allemands se rendent sans combattre. L’armée impériale perd l’initiative stratégique. Cette victoire déclenche la vaste Offensive des Cent-Jours qui mènera à la libération de territoires occupés et, in fine, à l’armistice du 11 novembre. Elle illustre la montée en puissance tactique et morale des Alliés, ainsi que l’excellence de la coordination interarmée.