
Combat d'Al-Karak
Résumé
Le 15 avril 1933, une colonne de l’armée française du Levant engage un groupe armé bédouin ayant franchi la frontière depuis la Transjordanie pour piller plusieurs postes isolés. Le combat se déroule dans la région désertique proche d’Al-Karak, au sud-est de la Syrie. Malgré leur mobilité, les cavaliers bédouins sont surpris par l’intervention rapide d’une section méhariste et par un appui aérien déterminant. La bataille, bien que courte, illustre les tensions permanentes aux marges du mandat syrien et l’usage de la force pour contenir les mouvements transfrontaliers armés.
Contexte historique
La frontière syro-transjordanienne est instable depuis le début du mandat français. Les tribus bédouines, peu soumises à l’autorité centrale, mènent régulièrement des razzias dans les zones peu contrôlées du désert. En avril 1933, plusieurs incidents impliquant les Beni Sakhr mènent à une opération punitive de la part de l’armée du Levant. Le contexte régional est également tendu en raison des troubles croissants en Palestine et de la fragilité des accords coloniaux dans la région.
Déroulement et tactiques
Les méharistes français progressent rapidement à dos de chameau sur les traces des pillards. Ils sont rejoints par une section motorisée venue de Deraa et par deux avions Potez 25 TOE qui repèrent et mitraillent les regroupements de cavaliers ennemis. L’engagement est déclenché à l’aube dans une vallée sèche. Les Français, mieux armés et bien positionnés, encerclent progressivement les Beni Sakhr. Une charge désespérée des cavaliers bédouins est repoussée par des tirs croisés de mitrailleuses.
Conséquences
Le combat d’Al-Karak est un succès militaire pour les forces françaises du Levant, qui affirment leur autorité sur une région traditionnellement instable. Il calme temporairement les activités des tribus transfrontalières, mais aggrave les tensions avec les autorités britanniques de Transjordanie, qui voient d’un mauvais œil les incursions françaises proches de leurs zones d’influence. Sur le long terme, ces escarmouches frontalières nourrissent un climat de méfiance intercolonial et un rejet de l’ordre imposé par les puissances mandataires.