
Bataille d’Ajdir
Résumé
La bataille d’Ajdir, capitale de la République du Rif, se déroule du 23 au 25 octobre 1925. Elle est le point culminant de l’offensive combinée franco-espagnole engagée depuis le débarquement d’Alhucemas. Ajdir, centre politique, militaire et symbolique du mouvement rifain, est défendue avec acharnement par les troupes d’Abdelkrim. Après un encerclement méthodique, les troupes françaises et espagnoles prennent la ville, signant la fin de la résistance organisée dans le Rif central. C’est la dernière grande bataille offensive de la guerre du Rif.
Contexte historique
Ajdir est depuis 1922 le siège du gouvernement rifain fondé par Abdelkrim. Sa prise constitue l’objectif final de la campagne d’Alhucemas. Les forces franco-espagnoles, désormais en supériorité écrasante, convergent vers le centre du Rif pour abattre l’État insurgé. La ville, située entre mer et montagne, bénéficie d’un système défensif complexe : bunkers creusés dans les roches, fossés antichars, batteries d’artillerie, et défense populaire. La bataille s’inscrit dans une stratégie de réduction systématique du territoire contrôlé par Abdelkrim.
Déroulement et tactiques
L’attaque se fait par le sud et l’ouest, les Espagnols progressant depuis les plages d’Alhucemas et les Français depuis les montagnes. Après un pilonnage intensif de 48 heures par artillerie et aviation, l’infanterie engage l’assaut sur plusieurs axes. La Légion étrangère et les tirailleurs algériens enfoncent la défense rifaine dans les faubourgs. Les goumiers prennent les hauteurs à revers. Abdelkrim tente une dernière contre-attaque dans la nuit du 24 au 25, brisée au matin par une attaque à la baïonnette des zouaves soutenus par les chars FT.
Conséquences
La chute d’Ajdir provoque l’effondrement politique de la République du Rif. Abdelkrim, forcé de battre en retraite dans les montagnes, ne contrôle plus que quelques poches de résistance. L’occupation de la ville par les forces coloniales est un choc symbolique majeur pour les Rifains. Elle met fin à toute perspective d’indépendance négociée. Politiquement, elle scelle la coopération militaire franco-espagnole au Maroc et renforce l’emprise coloniale sur le Rif. Pour Abdelkrim, c’est le début de l’errance et de la défaite, qui culminera avec sa reddition en 1926.